La Ville-es-Blancs

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

 

-latin : villa

(Domaine rural)

 

 

Nous ne découvrirons probablement jamais, qu’elle était cette famille Blancs ou Bihan, qui à l’époque féodale, mit en valeur les terres dont il est ici question, mais qu’importe.

Des barrières blanches, et une rabine plantée de hêtres séculaires : voici la Ville-es-Blancs.

Un parc majestueux déploie son tapis vert, ponctué çà & là de magnifiques bouquets de feuillus. 

L’endroit est ceinturé  de douves, il  a été remanié au cours du XIXème siècle. 

La façade a été surélevée, elle est surmontée d’un fronton triangulaire, percé d’un œil de bœuf.

 

Manoir de la Ville-es-Blancs

 

 

 

Mathieu Ferré, chevalier, est cité en 1271 par Kerviler.

En 1428, maître Robert Ferré était seigneur du lieu, cependant un document de 1475 précise que la maison de la Ville-es-Blancs fut autrefois à Guillaume de La Motte, seigneur de la Gueurine à Trémeur.

Les Ferré arboraient pour armes : « d’argent à la fasce d’azur, accompagnée de trois  molettes de même. »

La famille Ferré qui possédait aussi la Garaye en Taden est connue à partir René Ferré qui vécut en 1389, son fils Jacques Ferré,  baptisé en 1426 était auditeur à la Cour des Comptes de Bretagne, il était marié à Guillemette du Margaro.

Pierre Ferré, fils des précédents mourut en 1487, uni à Olive d’Angoulevent, exerçât les charges d’ambassadeur du duc en France et en Angleterre, mais il fut également  sénéchal de Rennes et de Nantes.

 Ayant un jour une sentence à rendre dans une affaire, un débat s’engagea entre l’un de ses confrères et lui :

«…à Nantes le 10ème jour de juillet 1461…touchant le cas de Jehan d’Espinay, lequel a cognu avoir commis pluseur  faulsonneries savoir est ledit maître du Breil de Nantes que ledit d’Espinay doit estre pilorise, savoir une foiz en cette ville de Nantes, et une autre foiz en cette ville de Rennes…maître Ferré est de l’opinion qu’il doit estre pilorise ou eschale à Nantes et qu’il doit suffire… »

 

 

 

 

Gilles Ferré succéda à son père Pierre à la tête de la seigneurie de la Ville-es-Blancs, c’est à partir de lui que la Garaye fut réunie au domaine familial, Gilles Ferré épousa Françoise du Breil, leur fils Bertrand épousa en 1529 Péronnelle du Guémadeuc et  recueillit l’héritage, ainsi que la baronnie de Grimaud en Suisse. 

De l’union de Bertrand  & Péronnelle du Guémadeuc naquirent entre autre trois fils : Charles, Jacques et Bertrand  titré sieur de la Ville-Aussant. 

L’aîné Charles avait épousé en février 1548 Bonaventure de Téhillac, converti au calvinisme, il fut condamné à comparaître devant le Parlement de Bretagne accusé d’avoir brûlé les images pieuses en sa chapelle de la Ville-es-Blancs.  Il préféra s’exiler non sans avoir prit soin auparavant de procéder à un échange de terre avec Claude du Chatel dame de la Moussaye et de la Rivière Moussaye. 

De ce fait l’héritage  paternel fut troqué contre des terres en Poitou.

Certes, Péronnelle du Guémadeuc et ses deux jeunes fils parvinrent à récupérer la Ville-es-Blancs, mais ils n’étaient pas au bout de leur peine si l'on en juge par l'acte qui suit :                                                                      

« …les possesseurs (de la la Ville-es-Blancs ) ayant pendant les guerres civiles de cette province était du party du roy reignant contre le seigneur duc de Mercoeur, sa maison fut assiégée en l’année 1591 par le sieur de St-Lorent qui après plusieurs coups de canon fait tirer contre la dite maison de la la Ville-es-Blancs et tous les actes et papiers furent brûlés, comme il se voit par le procès verbal qui en fut fait  d’autorité de la juridiction de Beaumanoir, de laquelle relève ladite maison. Le 27ème .9.1591 »  

C’est Jacques Ferré, frère puîné de Charles, et  son épouse  Louise   Bonnier  qui relevèrent la Ville-es-Blancs, ainsi qu’en témoignent les armes en alliance figurant à mi-parti sur l’une des cheminées du lieu.

 Daniel Ferré fils de Jacques était sieur de la Ville-es-Blancs au début du XVIIème siècle, il avait épousé Renée de Champagné.

Etaient issus du mariage de Daniel Ferré et de Renée de Champagné son épouse, Pierre & René Ferré, le premier ne semble pas avoir contracté d’alliance, en revanche, d’une union illégitime avec une certaine Maurie Régnault, il eut au moins cinq filles connues sous le nom des demoiselles du Manoir.  

 

 

 

 

 

 

 

 

Armes Ferré  & Bonnier

 

 

 

Cheminée à la Ville es Blancs

 

 

 

 

Pour sa part René Ferré épousa en 1658 Anne Louise Descartes dont il eut six enfants -dont Anne Louis (qui suit) :

Anne Louis Ferré naquit le 8 mars 1659 à Rennes (Saint Georges) décédé le 17 avril 1735 à la Ville-es-Blancs Conseiller au Parlement de Bretagne.

Anne-Louis épousa le 4 septembre 1691 à Rennes (Notre-Dame) Louise d’Espinoze (née le 6 septembre 1670 à Nantes(Saint Vincent) décédée le 9 septembre 1739 à la Ville-es-Blancs, ils eurent trois enfants dont : François Joachim Louis: (1) et Marie Louise (2) qui suivent

-1 François Joachim Louis Ferré, seigneur de la Ville es Blancs né le 2 avril 1700 à Rennes, décédé le 15 août 1730 à Alençon (à l'âge de 30 ans), conseiller au parlement de Bretagne. Marié en 1729 avec Hélène des Rondiers , née en1702, décédée, dont :

-a) Anne Jeanne ferré de la Ville es Blancs, née en 1730, décédée le 11 novembre 1785 à Rennes (à l'âge de 55 ans), Marquise d'Andigné de la Chasse. Mariée en 1746, Rennes, avec Charles René d'Andigné, seigneur de la Châsse, né le 7 janvier 1722 à Rennes, décédé le 19 avril 1782 à Rennes (à l'âge de 60 ans), conseiller au parlement de Bretagne.

Un enfant mort jeune naquit de l’union de Anne & de Charles d’Andigné, par conséquent, c’est le neveu de madame d’Andigné: Jean Baptiste Le Vicomte qui recueilli sa succession :

«Mainlevée de la succession d’Anne ferré, dame de la Villes es Blancs, veuve de Charles d’Andigné, marquis de la Chasse, accordée à Jean-Baptiste Le Vicomte, comte de ma Houssaye, président à mortier au Parlement de Bretagne. Sentence rendue par maître Kersanté, le plus ancien procureur de la juridiction de Beaumanoir-Limoëlan.»

 

-2 Marie-Louise Ferré de la Ville es Blancs née en 1704, Sévignac (La Ville-ès-Blancs) décédée le 31 août 1770 au château de la Houssaye en Quessoy (à l'âge de 66 ans). Mariée le 8 février 1736 en la Chapelle de la Ville-ès-Blancs, Sévignac, avec Jean-François Le Vicomte de La Houssaye né le 28 février 1690 à Rennes (Saint-Etienne), décédé le 27 novembre 1753 à Quessoy (à l'âge de 63 ans), conseiller au Parlement de Bretagne (voir article consacré à ce dernier) , dont :

-b ) Jean-Baptiste Le Vicomte de La Houssaye, seigneur de la Ville es Blancs né le 24 septembre 1739 à Sévignac (La Ville ès Blancs) décédé le 13 juillet 1810 à Saint Brieuc (à l'âge de 70 ans), président à mortier du Parlement de Bretagne (1775-1789). 

Marié 1° le 11 avril 1765 avec Marie Anne Céleste de Saint Pern , baptisée le 14 février 1748 à Rennes (Saint-Sauveur), décédée en 1767, Saint Brieuc (à l'âge de peut-être 19 ans). 

Marié 2 °en 1772, Saint Brieuc, avec Marie de La Rivière de Beauchêne, née 16 août 1754 à Saint Brieuc, décédée le 23 décembre 1834 à Saint Brieuc (à l'âge de 80 ans).

-c) Augustin Jean Marie Le Vicomte de La Houssaye né 19 janvier 1742 à La Ville-ès-Blancs -Sévignac . 
Marié avec Marie Rose de Gratien

portrait de Jean-François Le Vicomte de La Houssays 

(propriété de Jean François de Mellon, actuellement à l’Hozier-Plumaugat)

Conseiller au Parlement épouse le 8 février 1736 en la chapelle de la Ville-ès-Blancs Marie Ferré de la Ville-ès-Blancs . Le couple vivra à la Ville ès Blancs jusqu’en 1746 dans l’attente de l’achèvement des travaux du Château de la Houssaye en Quessoy et pendant toute la minorité de Anne Ferré leur nièce, héritière principale et noble dont le Conseiller est tuteur . Celle-ci épousera le Marquis de la Chasse en 1746 .Tous les enfants du couple Ferré/ Le Vicomte naîtront pendant cette période à Sévignac.

discours de Jean-Baptiste Le Vicomte de La Houssayeà l’assemblée constituante le 9 janvier 1790

C'est en 1810 que Henriette Le Vicomte de La Houssaye, fille de Jean Baptiste Le Vicomte de la Houssaye et Marie Anne de la Rivière de Beauchêne hérita du domaine, elle avait épousé Florimond de Carné Trécesson.

 

 Etablis à  Rennes, c’est en 1802 que leur fils Henri, vit le jour. 

Marié à Léonie de Chappedelaine de Limoëlan, il en eut dix enfants, parmi lesquels  Henri qui lui succéda tant à la mairie de Sévignac qu’à la tête de la Ville es Blancs, et Alphonse.

 N’ayant pas eu de postérité lors de son mariage avec Marie Guéhenneuc, c’est sa nièce Marie de Carné Trécesson qui hérita à leur mort. 

Elle était fille de Alphonse de Carné Trécesson & de Marguerite Guéhenneuc, elle épousa Geoffroy de Mellon.

C’étaient les grands parents de l’actuel propriétaire de la Ville-es-Blancs.

 

  Armes Le Vicomte         de Carné        &        de Mellon

 

 Durant la seconde guerre mondiale, les Allemands aménagèrent à la Ville-es-Blancs, et l’un d’eux, de crainte d’être  envoyé sur le front Russe lors de la débâcle, préféra se tirer une balle dans la tête. Fort heureusement, par une lettre, il expliqua son suicide. A l’étage du château, une trace est encore visible de cette lugubre scène.

*** On doit à Anne Louis & Louise d’Espinoze la réfection de la façade de la Ville-es-Blancs.  

 

 

Henri de Carné

& Madame de Carné née Léonie de Chappedelaine

 

Le sénateur Henri de Carné & Madame née de Guéhenneuc  

 

 

 

 

La chapelle de la Ville-es-Blancs, sert à présent de remise, on observera que son pignon est percé d’un oculus. 

A l’intérieur  des tombes ont été mises à jour récemment, pour l’heure, elles n’ont pas été identifiées. 

 

Cette chapelle domestique ne fut plus desservie après 1769.

 

 Toutefois lors de la Révolution,  des messes y furent célébrées.

 « Écuyer René Ferré, Seigneur de la Ville es Blanc, inhumé le 24 octobre 1687 en présence de missire Gicquel Julien,  missire Lemercier Jean, & Lorêt Jean. »

 « Yves Maulet, mort à La Ville-es-Blancs inhumé le 24 Janvier 1691. »

 « Missire Anne Louis Ferré, Seigneur de la Villesblans, Conseiller au Parlement de Bretagne, a été inhumé le 18 avril 1735 en présence de

Messieurs Defontlebon, Delapironnais de Toulant, Debeaurepaire. »

« Louise Despinoze, dame douairière de la Villesblans, âgée de 68 ans, inhumée le 11 décembre 1739 en présence de Messieurs De Saint-Perreu, Lesenechal, De La martinière, Deniau, Domestiques de la Villesblans. »

« Jean-Marie Gaultier, maître d’hôtel, mort dans les eaux de la Pêcherie à la Ville-es-Blancs le 28 mai 1742, a été inhumé en présence de Jean Brouazin, 60 ans,  cantonnier, ami, Jean Gesret, 57 ans, laboureur, ami, Félix Derouillac, 22 ans, laboureur, ami. »

 « Marie Darcelle, âgée de 38 ans, originaire de Plédran, veuve de Jacques Olivier de Quessois, inhumée le 23 mai 1745 en présence de Pierre Loysel, Jean Legac, Marie Paumier,  François Legac, Olivier Gesret –tous domestiques et fermiers de la Ville es Blanc. »  

 

La chapelle de la Ville-es-Blancs -

XVe siècle

 

 

Détail du fronton

 

 

Tombes à la Ville-es-Blancs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mariages et inhumations 

à la Chapelle de la Ville-es-Blancs

 

 

Maurye Régnault et les Demoiselles Dumanoir

 

 

 

La Ville-es-Blancs

 

 

 

 

Plan du Château de la Ville-es-Blancs en 1825

 

Mariages & Inhumations Ville-es-Blancs ] Discours du 9 janvier 1790 ]