Le Manoir

                                                                                                                         

                                                                                                      


Latin : manere

(Rester)

 

 

Nous arrivons maintenant aux dernières maisons du bourg, la route sur la droite, conduit à la Maison des Associations, elle longe une remise et a succédé à un chemin que bordait jadis une douve. Une cour au  fond se tient l’ancien Manoir. Lieu aussi désigné Lorêt ou l’orée du bourg (1828)

Désigné familièrement sous sa forme gallèse : le M’nè, le bâtiment actuel n’offre rien de remarquable qui puisse laisser augurer du passé de l’endroit.

« Le lieu et métairie noble du grand manoir, près le bourg de Sévignac, appartenance, dépendances, consistant en ses maisons, logements, étables,  écuries, et granges, cour, rues, déport, issus, franchises, landes communes, puis, four, courtil, colombier ,  jardin,  et garenne à lapin, contenant le tout ensemble compris, le fond pour les maisons : un journal et demy, joignant d’occident au chemin qui conduit du bourg de Sévignac au dit lieu du manoir, du midy au chemin qui conduit du dernier au Plessix-Gautron… »

 

le Manoir au bourg, ci-dessus et ci-dessous

Le Manoir

 

Les Ferré de la Ville-es-Blancs possédaient ce lieu au XVIIème siècle. L’un des membres de cette famille Pierre Ferré 1615-1656 eut pour maîtresse Maurie Régnault, de quatre ans son aînée, et de leur union illégitime naquirent cinq filles titrées les demoiselles  Dumanoir. Il convient ici de dire qu’une pièce de terre dépendant du Manoir était désignée, la prée des demoiselles.

D’après un document : « plusieurs pierres ouvragées, provenant d’une cheminée furent supprimées, et servirent à la réfection d’un mur d’étable. »

C’est davantage à travers les métayers qui se succédèrent ici que le Manoir nous est connu.

Julien Salmon & Olive Salmon y étaient métayers au début du XVIIIème siècle.

Guy Rochefort, originaire de Plénée, et sa femme Jeanne Paulmier y demeurèrent, c’est d’ailleurs, là que mourut leur fille Jeanne le 27 septembre 1722, à l’âge de 32 ans. Julien Allot & Julienne Clouet sont présents dans les lieux en 1743 ainsi que Mathurin Guillemot et sa femme Jeanne Paulmier et à même époque la famille Goudelin, François Rivière de Langast est alors domestique au Manoir.

François Davy &  Marie Gesret sont aussi métayers au Manoir, leur fils Jacques 1766-1822 et sa femme Louise Richard,  A la suite cette famille fut s’établir à Quihériac, elle compte parmi ses descendants l’ancien maire de Trédias Serge Davy. 

 

 

La famille Goudelin :

La famille  Goudelin était originaire du Gouray, le premier membre de cette famille établie à Sévignac fut Guillaume Goudelin qui épousa Catherine Berhault*** le 11 janvier 1734. De leur union naquit en 1736 Guillaume-Nicolas Goudelin, avec lequel la famille Goudelin, connu une certaine ascension sociale. Goudelin devint sénéchal des juridictions de Beaumanoir – Limoëlan & de la Seigneurie du Plessix-Gautron, puis avocat au Parlement de Bretagne.

Guillaume-Nicolas épousa Laurence Trônnel,  fille de Julien & Renée Guyomard, dont il eut douze enfants, parmi lesquels Guillaume baptisé le 28 janvier 1765 à Sévignac. Avocat à Broons, il fut nommé en 1790, commissaire du roi auprès du District de Broons, et la même année élu membre de la Convention à Dinan.

L’année suivante, il entre au conseil du District et se fait accusateur public. Lors du procès de Louis XVI, il vote la détention, mais, devant l’énormité des crimes du roi, il expliqua qu’un grand nombre de montagnards incitèrent un grand nombre à voter la mort. Guillaume  Goudelin opta pour l’exil des prêtres réfractaires et il ne cacha pas sa joie lors de l’exécution de monsieur de Limoëlan.

De 1796 à 1798 il fut de nouveau élu député, puis en 1800, il fut nommé juge à Dinan, où il mourut le 24 décembre 1826.

***Catherine Berhault était  née le 17 novembre 1714 de l’union de Julien et Marie Durand, par sa mère, elle descendait de Julienne Dumanoir (voir  le Bignon).

« Guillaume Goudelin décédé à l’âge de 48 ans, Les Prés du Bourg , Avocat au Parlement de Bretagne, Sénéchal de la Juridiction Le Plessix-Gautron, fils de Guillaume et de Catherine Berhault, inhumé en présence de Julien, Augustin, Louis Goudelin, ses enfants, François Huquet, Prêtre, Rochefort, Prêtre, Gourdel le 27 avril 1784. »

Un drame survint au Manoir, au mois d’août 1885, en effet, Léonie Guitton, sœur d’Eugène, évoqué à l’article de la famille Guitton , fut tuée de coups de couteau donné  par un domestique de ferme, qui avait tenté d’abuser d’elle. Elle n’avait que 23 ans. L’une des dernières familles à avoir vécut au Manoir, c’est la famille Bertheu  arrivée là suite à une alliance avec la famille Guitton.

 

 

La famille Guitton :

 

A l’article du Lézeul, nous avons quitté Guillaume Guyton & Bertranne Durant sa femme. L’un de leur fils prénommé Guillaume épousa Hélène Salmon, et c’est par eux que s’est poursuivie la filiation qui nous intéresse. L’un de leurs descendants : Julien  Guitton naquit le 10 septembre 1725 au Lézeul, marié à Marie Riot, c’est au Manoir qu’il s’établit.  Julien Guitton, fils des précédents épousa Marie Hamonic du Champ du Puits, il en eut deux fils : Guillaume né en 1783 et  Nicolas né en 1796. Nicolas Guitton épousa Jeanne Berhault, dont la descendance demeura au Lézeul puis fut ensuite s’établir à Permelin. Cette dernière branche est aujourd’hui représentée à Merdrignac.

Guillaume Guitton, petit-fils de  Julien & Marie Hamonic épousa Françoise Gaultier, leur  fils Eugène né en 1855  épousa Marie-Thérèse Brisorgueil  de Launay Guérin, d’où Léon marié à Marié Lécuyer à l’origine de la famille Guitton de Launay-Guérin et Anne-Marie mariée en 1899 à Léon Bertheu dont la descendance vécut au Manoir jusqu’à la fin des années 1980. Mathurin Guitton, frère de Eugène, né en 1858 épousa Mathurine Brisorgueil, ses descendants sont toujours présents au Manoir.

 

 

 

Bâtiments au Manoir

 

« Louise-Olive Legac, fille de Jean Legac et de Perrine Coueslan  du Manoir, est décédée aussitôt après le baptême et a été inhumée le 3 mars 1740 en présence de Olivier Bedel et Louise Guillou. »

 

 

Familles qui ont vécus au Manoir :

-Loreaux    1690-1700 (Métairie du Manoir )

-Guillemot 1730-1790 (Métairie du Menay.***)

-Paulmier 1730-1750

-Letexier 1730-1740

-Legac  1730-1750 (métairie noble du Manoir )

-Couelan    1740-1745

-Goudelin1740-1790

-Allot          1745-1760

-Clouet       1745-1760

-Guitton     1750-actuellement

-Riot 1760-1780

-Davy         1770-1830  (Grand Manoir)

-Guérin       1770-1780 (Lorêt)

-Auffray    1850-1890 (un maréchal en 1850)

-Leclerc  1860-1870

-Gesret       1870-1880

-Lucas 1890-XXème s.

-Gesret    XXème s. (Petit Manoir)

-Bertheu      XXème siècle

 

*** métairie du Menay ou petit-manoir

 

 

Ouvertures anciennes  au Manoir

remarquer celle de droite avec son arc de décharge

 

Cheminée au Manoir

 

Le bourg, sortie Eréac, le Manoir, ci-dessous, on observe que la Saule n’existe pas en tant que lieu dit en 1830

En quittant le bourg, première sortie à gauche (direction Limoëlan), nous verrons sur un linteau une date : 1836

                                                                                          

 

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