LA
GUERRE D’ALGERIE
Les
divers mouvements nationalistes algériens se rallient dans leur majorité
à la bannière du Front de libération nationale (FLN), fondé au Caire
par Ahmed Ben Bella afin de coordonner l’action armée sur le
territoire algérien.
Dans
ce but, sous le commandement du FLN, le pays est divisé en six zones ou
wilayas, chacune dirigée par un colonel. Les actions de guérilla menées
par Messali Hadj commencent le 1er novembre 1954 dans les Aurès («
Toussaint rouge ») pour s’étendre, dans les villes aussi bien que
dans les campagnes ; elles prennent pour cibles les réseaux de
communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires
algériens travaillant pour la France.
Le
gouvernement français, dirigé par Pierre Mendès France et dont le
ministre de l’Intérieur est François Mitterrand, mène une politique
de fermeté et augmente les forces de sécurité dans toute l’Algérie,
appelant ses troupes à une mission de «pacification » et de «
maintien de l’ordre ». Néanmoins, les représailles contre les
villages algériens, menées à la fois par les régiments parachutistes
français et par les colons, se font souvent sans discrimination.
Le FLN répond en créant un climat de terreur
pour forcer les Algériens à le rejoindre. Jacques Soustelle, nouveau
gouverneur général (janvier 1955), est envoyé pour négocier des réformes
avec les modérés algériens.
Le 20 août 1955, des insurgés de la wilaya II,
dans le Constantinois, tuent 123 colons (dont des femmes et des enfants)
dans un faubourg de Philippeville (aujourd’hui Skikda). En réponse à
ces massacres, les Français tuent près de 12 000 Algériens dans la région
de la wilaya II. Les réformateurs algériens, et Jacques Soustelle
lui-même, rallié à la cause des partisans de l’Algérie française,
renoncent alors aux négociations. En avril 1955, l’état d’urgence
est proclamé. À la fin de l’année 1955, les effectifs
des forces françaises stationnées en Algérie augmentent ; renforcées
à la suite du retrait français d’Indochine (accords de Genève,
1954) et grâce à l’appel des réservistes et du contingent, elles
atteignent 400 000 hommes.
Les
« événements d’Algérie » ont désormais pris le caractère
d’une véritable guerre ; pour la première fois depuis 1944, le
contingent est appelé à participer au combat. Le FLN cherche bientôt
des soutiens internationaux et utilise les territoires du Maroc et de la
Tunisie, qui viennent d’accéder à l’indépendance, comme bases
pour ses attaques contre les positions françaises. Son développement
rapide rend cependant la coordination des offensives difficile.
Le
20 août 1956, un congrès secret rassemblant vingt dirigeants du FLN
est donc réuni dans la Soummam (Kabylie). Il est décidé, à cette
occasion, de réorganiser les forces armées en créant une Armée de
libération nationale (ALN), dotée d’un état-major unique, qui est
confié à Belkacem Krim.
En
septembre 1956, l’ALN intensifie la guérilla en zone urbaine et dans
Alger même ; des bombes sont posées dans les cafés et les lieux
publics, augmentant fortement le nombre de victimes françaises civiles.
Face à la multiplication des attentats, le général Massu se voit
confier la totalité des pouvoirs de police à Alger. Ainsi commence la
« bataille d’Alger ». Les autorités françaises arrêtent et
torturent un grand nombre de suspects ; certains meurent pendant leur
interrogatoire (la France a été mise en accusation sur le sujet devant
l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1955).
Le
22 octobre 1956, la France détourne sur Alger un avion intercepté
au-dessus du nord du pays et les cinq dirigeants nationalistes se
trouvant à bord, dont Ben Bella, sont arrêtés et incarcérés
jusqu’à la fin du conflit. En outre, le gouvernement français est
persuadé que les nationalistes algériens sont soutenus par l’Égypte
de Nasser qui vient de nationaliser le canal de Suez (26 juillet 1956).
Les troupes françaises, aidées des Britanniques et des Israéliens, mènent
alors une expédition dans la zone du canal. Voir Suez, crise de.
En
Algérie, les troupes parachutistes du général Massu parviennent à
mettre un terme à la bataille d’Alger au cours de l’été 1957. Les
principaux dirigeants du FLN se réfugient à Tunis, et l’établissement
par les Français de la « ligne Morice », qui boucle la frontière algéro-tunisienne
en septembre 1957 par des barrages électrifiés protégés par
l’artillerie, isole les forces de l’ALN à l’intérieur du pays.
Sur le plan stratégique et militaire, l’ALN semble très affaiblie.
Le
6 février 1956, Guy Mollet, alors président du Conseil français, se
rend à Alger, où il reçoit un accueil hostile de la part des
partisans de l’Algérie française. Le socialiste Robert Lacoste est
nommé ministre résident en Algérie ; la France poursuit sa politique
de répression malgré la désapprobation de la communauté
internationale. La résistance de l’ALN continue en effet dans tout le
pays, épuisant la patience de l’opinion publique métropolitaine qui
voit des milliers d’appelés aller au combat. Le camp des partisans de
l’indépendance se renforce peu à peu Au contraire, les partisans de
l’Algérie française radicalisent leurs positions : le 13 mai 1958,
les colons français et certains chefs militaires, redoutant que le
gouvernement à Paris n’entre en négociation avec le FLN, organisent
un putsch contre le gouvernement français, créant à Alger un Comité
de salut public, dirigé par le général Massu.
En France, ces événements ont de lourdes conséquences,
à la fois dans le domaine économique, car la guerre coûte cher, et
sur le plan moral, l’opinion publique étant très divisée à ce
sujet : certains dénoncent les méthodes employées (torture et exécutions
sommaires) ; d’autres, en revanche, se rapprochent des courants
d’extrême droite, qui entendent que l’Algérie reste française.
Cette situation tendue aboutit à la crise du 13
mai 1958 : la IVe République chute, et le général de Gaulle est appelé
par le président René Coty pour former un nouveau gouvernement
susceptible de résoudre la crise en évitant la guerre civile. De
Gaulle est investi par l’Assemblée nationale le 1er juin 1958.
En juin 1958, à Alger, de
Gaulle tente de rassurer les Français d’Algérie avec son fameux
discours « Je vous ai compris… ». Néanmoins, en septembre 1958, ses
propositions visant à formaliser une plus grande intégration de l’Algérie
à la France, ne réussissent pas à calmer l’inquiétude des «
pieds-noirs ». Au même moment, le FLN crée son propre Gouvernement
provisoire de la République algérienne (GPRA), avec Ferhat Abbas comme
président (19 septembre 1958).
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Les anciens combattants d’Algérie
en 1968
Au
premier plan : la maison Malo
À
l’emplacement de l’espace vert
sis place Pierre Henry
Autre
aspect de la maison Malo à droite
Un
espace vert a été aménagé là, où autrefois se tenait la bâtisse
vulgairement appelée Maison Malo.
On
pouvait accéder à cette antique demeure par un escalier, mais aussi par
une cour intérieure.
Un
cliché aérien permet d’en avoir un aperçu.
Percée
de trois fenêtres en sa partie supérieure, une porte principale était
cintrée.
A
l’origine, la famille Hamonic était implantée au hameau de Trouvra, le
père Jean-Marie y était laboureur, son épouse Marguerite Derouillac, ménagère.
Deux de leurs filles s’établirent au bourg : Marguerite &
Anne-Marie.
-Marguerite
Hamonic née en 1871 épousa en 1890 Célestin Leclerc dont nous avons précédemment
parlé.
-Anne-Marie
Hamonic, née en 1872, décédée en 1952, était mariée à Marie-Nicolas
Pierre de St Servan où elle vécut un temps, d’où le surnom de sa bâtisse :
maison-Malo.
N’ayant
pas d’héritiers, Anne-Marie légua son bien à son neveu, et le commis
boulanger résidait dans une partie de cette maison.
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