Les Templiers

		par Michel Lescouët et Philippe Ermel
Les Templiers Fondée en 1129, cette milice avait pour but la protection des pèlerins affluant en Terre Sainte.
	Très vite l'Ordre se constitua un véritable empire dans une vaste partie de l'Europe, suscitant bien des convoitises, d'où le procès mis en place par Philippe Le Bel avec la complicité du pape Clément V.
	Dans une charte de 1182 mentionnant le bien des Templiers on évoque «Ploemagada» et il est précisé en 1312 lors de la suppression de cet Ordre, que le dit bien comprenant le dit lieu du Temple, l'étang du Temple et l'Hopital serait rattaché à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem et dépendrait donc de la Commanderie de la Guerche. Lanrelas comprend également un lieu-dit le Temple assez évocateur quant à son passé ainsi que la dédicace de l'église de St Jean Baptiste. Ce qui laisse penser que ce sont les Templiers qui fondèrent l'église et furent à l'origine de ce détachement de la paroisse primitive de Plumaugat et devint une paroisse à son tour. « Au moulin du Temple, situé sur le rivage de la Rance, affermé 280 livres avec son petit étang.
	A l'endroit comparut, maître Mathurin Couëlla, procureur fiscal de la juridiction de l'Hôpital en Plumaugat, Lanrelas et Eréac, dépendant de ladite commanderie de la Nouée, lequel déclara avoir une petite auditoire proche la chapelle Saint-Yves de Benain, audit Plumaugat, où se tient régulièrement l'audience de ladite juridiction qui a droit de moyenne et basse justice ».

Quand on sait que sous l'Ancien Régime Lanrelas et Plumaugat ressortaient juridiquement de la subdélégation de Montauban et du ressort royal de Ploermel, on voit que les liens se maintinrent assez longtemps entre les deux lieux. La paroisse de Lanrelas fut rattachée à l'évêché d'Aleth dont le siège fut transféré à Saint Malo vers 1150. Paroisse dépendant du doyenné de Plumaudan et de l'archidiaconé de Dinan. Vers 1200 apparait Josse doyen de Plumaudan, puis en 1272 Jean "decanvs de Plomaudan". Doyenné comptant 26 paroisses et une trêve. Le Recteur de Lanrelas perçoit 542 livres, ses charges s'élèvent à 242 livres, 12 sous et 6 deniers et son revenu net à 299 livres, 7 sous et 6 deniers. En 1294, Alain Rouxel époux de Anne de Merdrignac, veuve de Jean de Beaumanoir, donne à l'abbaye de Boquen la dîme de Lescouët


L'époque féodale
L'une des conséquences de cette occupation Normande sera la mise en place de sites défensifs (ici à Lanrelas : Branxian), mais aussi un ordre hiérarchique. Des défrichements furent également nécessaires pour éviter les épidémies et la famine.
	Alors que Lanrelas allait se détacher de Plumaugat, les parcelles de terre allaient être essartées, un lieu-dit Ville Neuve atteste de pareils travaux, quant aux nombreux lieux « Ville » que l'on découvre à Lanrelas, ils résultent aussi de cette période et en prime nous livrent bien souvent le nom du possesseur de la terre alentour : Hervé, Labbé, Odie, Rialland, Gué(hen)neuc...
Un bouleversement démographique en résulte, d'où la nécessité d'attribuer à chaque individu un nom patronymique accolé au prénom existant.
	C'est aussi à cette époque qu'apparaissent les bans féodaux, ainsi les nobles sont obligés d'assister leur suzerain, ici le duc de Bretagne ; en contre-partie ils sont exempts d'impôts et de taxes et obligent leurs vassaux travaillant sur la terre de leur seigneurie à la banalité : les fours, les moulins que devaient utiliser les paysans étaient payants, et ce n'était là que quelques-unes des contraintes affligées.
Ces seigneuries disposaient de divers droits : ici à Lanrelas, celles de Branxihan et de Guillerien disposaient de la haute justice seigneuriale, et toutes affaires, du moindre délit à la plus lourde peine y étaient jugées, d'où le nombreux personnel ressortant de la dite seigneurie, celle de la Touche Mesléart avait droit de moyenne justice, et on ne pouvait pas y juger tous les délits. De par sa situation proche de la Rance, il est admis que les terres y étaient bien cultivées, et que les arbres fruitiers rapportaient beaucoup de fruits. On cultivait ici comme ailleurs la vigne ainsi qu'en témoigne ce lieu. La mortalité était élevée et les épidémies demeuraient menaçantes.
	On remarque çà et là des paysans labourant les parcelles, les meuniers... Puis à la fin du XVe l'exploitation du lin, d'où la présence d'un lieu évoqués à Lanrelas en 1615 : Linet. Du reste, en la localité voisine d'Eréac le site des Rotouers ne manque pas de remémorer les routoirs, ces vastes cuves assises auprès d'un cours d'eau. On découvre aussi des tanneurs vers cette même période
Assassinat de Gilles de Bretagne
	Quelques évènements se produisirent aux environs de Lanrelas : ainsi dans la forteresse de la Hardouinaye en la proche paroisse de Saint Launeuc, située en sa limite Ouest : Gilles de Bretagne fut étranglé pendant son sommeil dans la nuit du 24 au 25 avril 1450, il était retenu là en captivité. Un cortège composé de paysans accompagna la dépouille du malheureux prince jusqu'à l'abbaye de Boquen où il repose depuis.
Et puis il y a aussi les conflits, la guerre de succession de Bretagne opposant le clan Penthièvre à celui des Montfort: Jeanne de Penthièvre soutenue par le roi de France, son adversaire par celui d'Angleterre. Ici à Lanrelas comme aux alentours la noblesse apporta son soutien à la duchesse de Penthièvre. Cette guerre dura de 1345 à 1364 et vit le triomphe de Jean de Montfort fils. Il ne manqua pas de favoriser ceux qui l'avaient soutenu, permettant notamment à cette famille de Montfort *que nous retrouverons alors à la Chéze. . *Cette famille n'avait aucun lien de parenté avec la famille Montfort arrivée sur le trône ducal Breton.		Jean de Montfort à Nantes
A la fin du XIVème siècle ce sont les troupes de Philippe de Valois qui poursuivent jusqu'aux abords de Lanrelas, quelques insurgés Bretons dont un abbé de Paimpont. Il les fit juger et livrer au dernier supplice.