La
mention la plus ancienne sur le presbytère
de Sévignac
provient du chartrier de l’abbaye
de Boquen.
Il
y est dit en 1298 que Roland de Dinan détenait un fief au bourg
depuis le presbytère jusqu’à l’église de Sévignac.
D’ailleurs
un autre passage de la charte ajoute que :
« Le
dit Roland de Dinan, fait savoir que
Guillaume Maloche et Jéhanne sa femme étaient en procès au
sujet de terre et d’un hébergement sis au bourg de Sévignac,
sur la seigneurie dudit Roland, comme seigneur de cet endroit, les
religieux de Boquen, réclamaient un demal de froment
rente mesure de Jugon, payable à la Nativité de Notre Seigneur,
transaction par laquelle Guillaume Meloche, renonce à ses prétentions.
Scellé
par Guillaume Bataille, rédigé par Guillemet Avoisin, clerc pabalier
juré »
Au
cours du Haut Moyen-Âge, nombre d’abus se produisirent, maints laïcs
s’accaparèrent le bien ecclésiastique qu’ils s’approprièrent
comme un bien propre, par ailleurs, il n’était pas rare que dans une
paroisse, le prêtre vécut sous le toit de son presbytère avec femme
et enfants, et
qu’un comte succéda à son père sur le siège épiscopal.
Face à de tels abus, l’Eglise réagit.
Lors
des réformes entreprises vers 1150, on sait que Jean de Châtillon
alors évêque de Saint-Malo, constitua un chapitre régulier de l’Ordre de St-Augustin établi à
Beaulieu en Languédias –alors en Mégrit,
et qu’il donna les revenus et
fit desservir l’église de Sévignac par ceux-ci, privant ainsi
les Dinan de revenus considérables.
D’ailleurs
l’évêque de Saint-Malo possédaient quelques dîmes en Sévignac,
avec son chapitre propre, il nommait alternativement avec le Pape les
recteurs de Sévignac.
Un
texte rédigé en latin, remontant sans doute au XIIIème siècle relate :
« pour
quatre dîmes non touchées, restent les intérêts, au sujet de l’église
restée vacante par la mort de Petri Thome, fut pourvue à
Petro de Fougère par l’autorité ordinaire, de même par la
mort dudit Fougère, fut pourvue à Johanni de L’Abbatia- probablement
un Jean de l’Abbaye de Boquen.»
Voici
une nomination sous le Pape
Nicolas V qui régna de 1447 à 1455 :
« A
l’abbé de Saint-Jean Després, diocèse de Saint-Malo le charge de
pourvoir Guillaume Souchon de St-Ouen, qui doit vaquer par l’obstention
de Sévignac, par Jean Dare, avec dispense pour Guillaume qui n’a que
23 ans.
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Façade du vieux presbytère
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Lors
de la visite de l’évêque de Saint-Malo en 1769, le vieux presbytère
était jugé « comme pas trop mal et peu éloigné de l’église. ».
En 1833,
le conseil municipal note que :
« la ditte maison presbytérale est dans un état qui exige des réparations
urgentes, que la cuisine est tellement enfoncée sous la terre que
l’eau y séjourne dans les temps pluvieux, ce qui rend l’habitation
malsaine, que les appartements sont mal distribués, obscurs et trop
étroits, que pour parvenir à l’assainissement du dit lieu, le rendre
dans un état convenable, il n’y a pas d’autres solution que
d’abattre la maison, de la réédifier totalement, attendu, que tout
autre réparation serait complètement inutile. » Menaçant
ruine à la Révolution, c’est en 1826 que le presbytère de Sévignac
fut construit, voici ce qui figure sur sa façade :
REBATI
EN
1836
PAR
ME
ROBERT
RECTEUR
ET
MR
MEHEUST
MAIRE
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En
1868, le conseil de fabrique autorise monsieur le recteur à clore les
murs de la cour du presbytère, à placer un portail le long de la route
qui conduit à Broons, à construire une remise, une écurie et
d’autres dépendances ordinaires d’un presbytère. En 1869, on vote
la somme nécessaire à l’achèvement de la clôture du presbytère.
L’arrière du presbytère se composait d’un hallier
au sein duquel une porte avait été aménagée, afin de pouvoir
emprunter un raccourci.
Elle
est toujours là, de même qu’un magnifique spécimen de châtaignier.
Quand
à la remise, recouverte de tuiles rouges, elle servit un temps aux cérémonies,
lors de la reconstruction de l’église. Après la séparation du bien
de l’Eglise et de l’Etat, monsieur le préfet des Côtes du Nord
approuva ce 8 octobre 1908, une délibération du conseil municipal
fixant la location du presbytère de Sévignac à monsieur le curé pour
la somme annuelle de 80 francs.
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