Le Plessix Gautron

                                                                                                                         

                                                                                                      


(En gallo Le Piéssi)

-vieux français : plaisseis

 (Palissade)

 

 

 

L’époque féodale vit apparaître un certain nombre de défenses, il est d’ailleurs difficile d’expliquer pourquoi le site du Plessix vit le jour. A l’origine il s’agissait très vraisemblablement d’une motte castrale cernée d’une palissade.

L’ordre chronologique de ses possesseurs laisse naturellement penser que les premiers furent les membres de la famille Bataille. Ainsi donc le Plessix prit il dans un premier temps le nom de Plessix-Bataille.

Cette famille portait pour armes : « Trois coquilles surmontées d’un lambel à trois pendants. » Sceau de 1404.  

     Armes Bataille

 

Geoffroy Bataille seigneur du Plessix apparaît en  1218 dans une charte de Boquen. Les mêmes sources citent : Guillaume Bataille qui vend en 1278 tout ce qu’il possède sur sa vigne de Pleseiaco ,  Agathe  sa femme est citée en 1268,  dans son  testament,  élisant sa sépulture à l’abbaye de Boquen, elle donne à l’abbaye de Boquen deux quartaux de seigle de rente annuelle sur sa dîme de Plélan et Bourseul.

 

Accès au Plessix

Sépulture à l’abbaye de Boquen

 

Le même chartrier de Boquen évoque l’échange qui se produit en 1272, lorsqu’une certaine Bénévanta Béchemoie échangea avec Boquen « ce qu’elle possédait « in territorio de Queroulai » (voir les Forges à Rouillac),  paroisse de Sévignac, sous le domaine de Guillaume Bataille.

En 1418, l’un des membres  de cette famille,  Guillaume Bataille, fut sénéchal d’Angoulême et chambellan du Dauphin Charles.

Il combattit en champ clos Jean Carmien, chevalier anglais en 1418, et fut l’un des gentilhommes de la suite du Dauphin qui navrèrent le duc de Bourgogne Jean Sans Peur, sur le pont de Montereau en 1419.

Guillaume Gauteron, fils de Jehan Gauteron tué à la bataille de Poitiers en1356,   épousa la fille du Plessix Bataille ;  lors de la guerre de Succession de Bretagne, il suivit le parti de Charles de Blois et servit en 1357 à la défense de la Ville de Rennes assiégée par les Anglais. De son union avec l’héritière du Plessix, il eut trois fils et une fille : Geoffroy, voir ci-après ;   Jéhanne ; Robert capitaine de Nantes il fonda la branche de la Bordelière ;  Perrot, vivant en 1446, il est le seigneur fondateur de la branche  du Gué au Bastard encore présente à Sévignac au début du XVIIème siècle & Marguerite mariée à Roland Le Borgne. Geoffroy Gauteron était seigneur du Plessix en 1426, il épousa  Thomine du Boisadam,  une parente de du-Gueslin qui lui donna un fils Jean, sgr du Plessix en 1409, il servit sous les ordres de Richard de Bretagne  en 1414 et mourut sans postérité ; Pierre Gauteron, ou Perrot succéda à son frère en 1420 , il épousa Robine Durand de la Ville au Provost, fille de Jéhanne Lepage, dame de Havey en Normandie ; Pierre et Robine Durand eurent deux fils :  Olivier &   Jean Gauteron et cinq  filles : Guillemette mariée à Raoul d’Yvignac,  Annette mariée à Jean Prigent, elles reçurent lors de leur mariage outre les deux deniers dotaux, quatre maisons nobles, et deux tenues situées au lieu de la Gresse, qui fut autrefois à noble écuyer Guillaume Durand, seigneur de la Ville-au-Provost, lequel lieu est noble de toute antiquité, Raoullette ;  Oline & Marguerite. 

 

 

 

armes de Tréal, de Nevet, Locmaria du Parc, du Rocher.

 

 

Aveu, déclaration & dénombrement des maisons, manoirs, métaieries, domaines, tavernes & des terres, rentes et choses héritelles qui furent et appartenaient à défunt noble écuyer Robert Gauteron seigneur du Plesseix, décédé au mois de janvier dernier, à raison de son décès advenus à noble écuyer Jehan Gauteron son fils aîné & héritier principal, seigneur du Plesseix et de la Ville au Provost; lesquelles choses héritelles noble & puissante damoiselle Jehanne deChasteaubrient, dame douairière dudit lieu du Plesseix, veuve dudit défunt, comme tutrice dudit Jehan Gauteron son fils, en elle procréé en mariage par ledit feu Robert Gauteron, avoue & confesse prochement et noblement tenir à foi et devoir d'hommage de noble & puissant seigneur Jehan de Kersaliou seigneur de Lymouellan, de Kerraould & de La Goguerye, à cause de sa seigneurie de Lymouellan en Sévignac.

A savoir : les maisons, portes, aires, rues, yssus et déports, domaines, jardins, vergers, emplacement de colombier et refuge à pigeons dudit lieu du Manoir près le bourg de Sévignac; les garennes et refuges à conins étant ès pièces de terre ci après déclarées, aussi les landes communes dudit lieu du manoir du Mezeray.

Suivent le dénombrement exact de biens : les terres du Mezeray, le ténement de Mélagonet, le ténement du Chauchaix, Rouillac, les terres de la Cranne, le ténement de Lymouellan, le ténement de La Bouyère, la métairie de Beaunoirs, les dîmes, les devoirs des communs.

Jeudi 14 juillet 1547.

 

lettres de sauvegarde données par le duc françois en 1445 " à son bien nommé et féal pierre gauteron" lettres de relief de 1462 données par charles roi de france en faveur "de robine durand , veuve feu pierre gauteron -en son vivant écuyer au sujet d'aliénation des fiefs du macey en normandie près pontorson"
il apposa son sceau pour son frère jeanà l'acte de partage donné en faveur de sa sour jeanne.il transigea en 1420 avec olivier moelan et en 1441 avec pierre maubusson pour des héritages donnés longtemps avant par son arrière-grand-mère jeanne de permelin
dans un acte qui est une convention de mariage & partage avantageux, donné par Jean III GAUTRON, sgr du Plessix à Jeanne GAUTRON & Guillaume JOSSELIN son mari. Pierre aposa son scel pour son frère Jean cet acte de partage. Il transigea en 1420 avec Olivier MOËLAN &, en 1441, avec Pierre MAUBUSSON, hommes partables du bourg de Sévignac, pour certains héritages donnés longtemps auparavant par Jeanne de PERMELIN sa bisayeule.

Cité aux Montres nobiliaires de 1420 comme sgr du Plessix et du Chaucheix. Présent à la réforme de l'Evéché de Saint-Malo pour Sévignac en 1428.

Aveux et dénombrements de fiefs, maisons, terres et rentes, droitsréels et honorifiques tenus noblement du Duc de Bretagne et du Roi de France, dans le ressort de la Barre de Jugon, et concernant le manoir et la terre de la Ville-au-Prévost, en la paroisse de Plénée-Jugon, possédées par Pierre GAUTERON et Robine DURANT, héritiers de Guillaume DURANT en 1442 ; par Raoul GAULTERON fils de Jan en 1484 ; et par Robert GAULTERON en 1540. (Série B, 1614)

 

 

 

 

Jean Gauteron était marié à Guillemette d’Acigné, fille de Béatrice de Rostrenen, dont il eut un fils   prénommé Raoul. Jean Gauteron est seigneur du Plessix en 1449 jusqu’à sa mort survenue en 1469, il figure à maintes reprises dans les Réformations de la noblesse de Sévignac :  « Mr Jean Gauteron, chevalier, seigneur du Plessix,   demeurant au Plessix-Bataille, lieu noble et ancien qui fut autrefois à Guillaume Durand.*** ». Raoul Gauteron fut marié à Jacquette de La Touche à La Vache, il fut tué lors de la  Bataille de Saint-Aubin du Cormier en 1488 qui mit fin à l’Indépendance Bretonne. Il laissait une veuve et deux   enfants, Françoise qui sera l’ancêtre du comte de Plélo, ambassadeur au Danemark, tué lors du siège de Dantzig ;  Robert Gauteron ci-dessous.

Robert Gauteron  fut seigneur du  Chaucheix et de la Ville au Provost en 1496,  sous la curatelle de sa mère jusqu’en 1520.  Mort en 1546, se maria trois fois, d’abord avec Jeanne de Châteaubriant qui donna deux héritiers : Jean &  Michel ; ensuite Robert épousa Marie de Plumaugat dont il eut également deux fils : Charles, fondateur de la branche de Doulue en Sévignac,  branche éteinte vers 1585 et Guy mort en bas âge. Du troisième mariage avec Jeanne Bestand était issue noble écuyer  Rolland Gauteron. Rolland Gauteron, chevalier, fut sénéchal de Lamballe, de Laval, de Limoëlan, de Broons et du Bordage en Sévignac. C’est lui que le sire de Rieux prit sous sa protection et sauvegarde. Marié à Jeanne Dolo, fille de Guillaume de Dolo héritière de la Ville-Menguy,  Roland Gauteron en adopta les armes, il reçut en partage la terre du Chauchix en 1477,  et c’est son arrière petit-fils Jacques, vivant en 1560  qui en épousant Claudine de Robien en prit le nom qu’il transmit à sa postérité*** au sein desquels figure le célèbre Président de Robien.  (voir ci-après) *** Jean Gauteron habitait le Plessix, mais il habitait aussi le Chauchix, et on peut penser que c’est ce dernier manoir  qui fut autrefois à Guillaume Durand, c’est donc par sa mère qu’il hérita du Chauchix.  Jean  Gauteron, l’aîné des fils de Robert et Jeanne de Chateaubriand  fut seigneur du Plessix de 1547à 1549, son frère  Michel reçut la seigneurie de 1550 à 1556 sous la tutelle de son oncle Olivier de la Touche à La Vache ***.

*** le ministre Gilles de Robien descend ainsi des seigneurs du Plessix-Gauteron

 

 

Sa fille  Adrienne Gauteron lui succéda en 1558.  Adrienne épousa François de Tréal dont elle était veuve en 1568 lorsqu’elle épousa l’année suivante Roland du Breil, capitaine de cinquante hommes d’armes, chevalier de l’Ordre du Roi.

Adrienne Gauteron ***vivait encore en 1579, mais l’année suivante, c’est son fils Christophe de Tréal qui lui succéda à la tête de la seigneurie du Plessix-Gautron.  Celui-ci était Sieur de l’Adventure, de Beaubois & du Plessix. Les armes de la  famille de Tréal étaient : « de gueules au croissant burelé  d’argent et d’azur. »

***Adrienne Gauteron n’était pas la seule représentante de cette famille, puisqu’en 1603 dans les registres de baptêmes de Sévignac on trouve encore mention d’un François Gauteron, Sieur du Gué au Bastard.

Dans les années 1960, un promeneur prit quelques notes sur l’endroit du Plessix, le fermier lui dit avoir vu un écusson avec des croissants figurant dans l’un des bâtiments, c’étaient les armes de Tréal.  Christophe de Tréal eut deux enfants : Jean, qui fut seigneur du Plessix de 1635 à 1636 et Françoise, ci-après. François de Tréal, frère de Christophe  posséda la seigneurie du Plessix jusqu’en 1589 et probablement après.  Françoise de Tréal, fille de Christophe, dame du Plessix, de Saint-Riveul, et de Beaubois sous la tutelle de son oncle épousa  dans le premier quart du XVIIème siècle Jacques de Nevet, qui fut tué au Etats de Bretagne en 1616, par Guémadeuc.  Françoise de Tréal résidait au manoir de Beaubois, elle mourut vers 1635. Un aveu laisse entrevoir qu’en 1665, le manoir du Plessix était en mauvais état. Claude de Nevet, fille des précédents reçut la seigneurie du Plessix  dû mourir vers 1695. Elle avait épousé Vincent du parc, chevalier de l’Ordre du Roi,  marquis de Locmaria, du Guérand, maréchal des camps et armées de sa majesté. De leur mariage naquit Louis-François du Parc, qui devint marquis de Locmaria. Meurtrier du clerc du Guarlan et beau danseur, son nom restera  gravé dans la mémoire des hommes grâce à madame de Sévigné et à monsieur de la Villemarqué ; Joseph Gabriel du Parc, comte de Locmaria, il succéda à sa mère à la tête du Plessix-Gautron et mourut en 1713 ; Marie-Thérèse du Parc de Locmaria, Delle du Parc. François du Parc, chef de nom et d’armes fils unique et héritier de Louis-François du Parc, il était encore mineur après le décès de sa tante et tutrice Marie-Thérèse du Parc de Locmaria. Il entra au service du Roi, servant son quartier en qualité de mousquetaire. Nous le trouvons en 1724 à l’académie de La Guérinière, rue de Vaugirard à Paris. C’est lui qui vendit le Plessix-Gautron  en 1742 à François Marie du Rocher de Saint-Riveul à Plénée.  Il ne restait plus que des masures du manoir du Plessix  lorsque l’endroit fut vendu. François Marie du Rocher de Saint-Riveul est alors  marié à dame Françoise Delahaye, messire François Marie du  Rocher laissa la seigneurie du Plessix à son fils Henry Jean-François marié en 1764 à Plénée à Anne Bernardine Roger, Delle de Campagnole de St-Martin de Morlaix. Deux fils naîtront de leur union André Jean en 1761 et Jean Victor en 1769.

 

Miniature représentant en 1419 l’assassinat du duc de Bourgogne

auquel participait le seigneur du Plessix

 

 

Le Président de Robien

 

Armes Gauteron  

 

 

 

Au cours de l’année 1965, Serge Davy alors en visite sur les lieux laissa ces quelques lignes :

« …Quelques beaux appuis moulurés, près d’un vieux puits, vestiges de la tour ronde sur ses arrières. L’étable installée dans la partie de droite conserve des souvenirs de grandeur. Date  sur une poutre difficile à déchiffrer : 1721, cette construction  datant du XV-XVI ème siècle,  est déjà réalisée avec des matériaux de remploi ; le fermier dit avoir vu un écusson avec des croissants–sans doute les armes des Tréal qui étaient « de gueules au croissant burelé d’argent et d’azur ».

 

 

 

 

 

Porte ogivale du XVème siècle au Plessix Gautron  en 1961

 

Surprenante la hauteur, deux étages, dans l’étable, sur le mur de droite deux splendides cheminées –premier & second étage- sont conservées, celle du premier est surmontée au-dessous de la corniche d’un intéressant arc en  cintre, et celle du second possède des piédroits moulurés. Magnifiques embrasures de la gerbière.

Une cheminée où figuraient des visages humains fut démantelée par un  marchand du Gouray, et fut réincorporée dans une chapelle près de Guingamp.

 

« Ecuyer Noël de Querclair, Sieur de la Ville-Glé & Le Plessix-Gautron en 1668 ».

 

« -René Duboys, dit la Montaigne, décédé le 7 mai 1703 à la Maison du Plessix Gautron. »

 

Quelques beaux  restes au Plessix

 

LA CHAPELLE DU PLESSIX GAUTERON

Cette chapelle  est mentionnée au XVIIIème siècle, sans autres précisions.

 

 

LA MÉTAIRIE DU PLESSIX GAUTERON

 

 

Familles présentes à la Métairie du Plessix Gauteron :

-Durand      1690  (Maison du Plessix)

-Bougault    1695-1705

-Boscher       1695-1705   (Bois du Plessix Gaultron)

-Moysan 1700-1710 (boisillier au Bois du Plessix)

-Dubois        1700-1705 (Maison du Plessix Gaultron)

-Ruellan 1740-XXème (Maison du Plessix)

-Bouvet         1750

-Régnault/Renault 1760-1770

-Bertrand  1770-1780 (sabotier bois du Ples.-Gauteron)

-Basset          1775-1785

-Georgelin     1780-1790 (Bois du Plessix)

-Desriac        1820-1840  (Plessix-Goudelin)

-Devand       1830-1860

-Lécuyer      1830-XXème s.

-Leffondré 1830-1850 (un tisserand en 1830)

-Douais         1840-XXème siècle

-Delugeard   1880-1890   (maçon)

-Bézard         1890

-Sort 1890-XXème

-Prodhomme   1880-XXème s. (un carrier)

-Leclerc          1890-XXème s .

-Bellébon XXème s.

-Plessix  XXème

-Cohuet XXème s.

-Douais XXème s.

 

 

 

 

Maisons  à présent des ruines au Plessix

 

 

 

 

Aveu du 15 juillet 1752 :

Perrine Nouël mariée à François Davy « métairie noble du petit manoir du Plessix Gautron en Sévignac, et sa sœur Jacquemine Nouël, mariée à Louis Allot de la Marais en Trémeur , héritières collatérales de Louise Saihier, fille de François et Françoise Réhel. (Sévignac Saint-Cado, ancien rôle de Rouillac).

 

La famille Lécuyer du Plessix
MOULIN DU PLESSIX
(Outre ce moulin à eau, un document de 1756 mentionne l’emplacement d’un moulin à vent dans les landes du Plessix, voir acte ci-dessus)

Le moulin du Plessix

(désigné à présent le moulin de la Ville-es-Brets)

 

Moulin et four sont des installations vitales pour les communautés paysannes dont le pain représente la plus grande partie de l’alimentation solide. Quant au pressoir, largement répandu, il est indispensable à la fabrication des vins et alcools, boissons principales. L’utilisation des équipements banaux est donc impérative et, particulièrement pour le pressoir, constitue l’une des sources de revenus importantes du seigneur.Le système des banalités est également lié au régime communautaire caractéristique de l’économie rurale de l’Ancien Régime : de même qu’on partage les communaux, on partage l’utilisation du moulin ou du four à pain, ce qui donne au meunier, représentant du seigneur, une place considérable dans ces communautés. Afin d’asseoir son autorité, celui-ci interdit l’installation de fours ou de pressoirs privés.

 

Familles présentes au Moulin du Plessix :

-Gesret       1740-1750 (moulin du Plesix)

-Mabille     1750-1760 (moulin du Plessix)

-Prioux       1750-1790(moulin du Plessix)

-Carré        1800-1810

-Rouvraye 1810-1820

-Després    1820-1830

-Ferré        1820-1830 (moulin à eau du Plessix)

-Guillet      1830-1860 (meuniers)

-Hamonic  1850-1880

 

Le lieu, maison, manoir et métairie noble du Plessix Gautron, consistante en un corps de logis, salle, cellier, écuries, étables, granges, mazures et emplacement de maisons, jardins, vergers, coulombier, garennes à lapins, prés frotais, prés taillis, bois de haute futaye, rabines, avenues, landes derrières et joignant le bois de haute futaye dans laquelle lande est l'emplacement du moulin à vent, l'étang et chaussée avec le moulin à eau, dudit lieu du Plessix, étant au-dessous vers occident tournants et montants et droit de moulin à fouler avec son courtil et jardins le tout contenant ensemble cent vingt journaux***

***Valeur approximative du journal:34.284 a. 

LES BANALITES

Dans la France médiévale et moderne, droits prélevés par le seigneur sur l’utilisation du four, du moulin et du pressoir de la seigneurie. Répandues dans tout le royaume au Moyen Âge, les banalités sont l’une des caractéristiques du système féodal. À l’origine, le terme est dérivé du droit de ban, pouvoir souverain du seigneur sur ses terres à l’image de celui du roi sur le royaume. Protecteur de ses sujets, le seigneur met à leur disposition les équipements nécessitant de gros investissements et, en échange des droits que ceux-ci lui versent, doit en assurer l’entretien ainsi que celui des chemins permettant d’accéder à son domaine.

Moulin et four sont des installations vitales pour les communautés paysannes dont le pain représente la plus grande partie de l’alimentation solide. Quant au pressoir, largement répandu, il est indispensable à la fabrication des vins et alcools, boissons principales. L’utilisation des équipements banaux est donc impérative et, particulièrement pour le pressoir, constitue l’une des sources de revenus importantes du seigneur. Le système des banalités est également lié au régime communautaire caractéristique de l’économie rurale de l’Ancien Régime : de même qu’on partage les communaux, on partage l’utilisation du moulin ou du four à pain, ce qui donne au meunier, représentant du seigneur, une place considérable dans ces communautés. Afin d’asseoir son autorité, celui-ci interdit l’installation de fours ou de pressoirs privés. Certaines régions sont dotées de banalités supplémentaires : moulin à drap ou encore taureau bannier. Les banalités constituent, avec la gabelle, l’un des points sur lesquels se concentrent les mécontentements exprimés dans les cahiers de doléances de 1789. Effectivement, le seigneur a toujours largement utilisé ce droit seigneurial sans assumer systématiquement le devoir qui en découle (l’entretien des chemins et du matériel). De plus, ce contrôle sur l’activité de transformation des productions agricoles constitue une entrave insupportable, selon les philosophes et les physiocrates du XVIIIe siècle, à la liberté du commerce. Les banalités sont abolies, au même titre que les autres privilèges, et déclarées rachetables lors de la nuit du 4 août 1789.

 

 

LA CHEVALERIE

Au XIIe siècle, le terme français de « chevalier » (ou « cavalier ») prend une connotation honorifique, de même que le mot anglais knight (dérivé du mot anglo-saxon cnight, signifiant « serviteur »). Tout prétendant au titre de chevalier doit suivre un long apprentissage à la cour d’un seigneur. Vers l’âge de sept ans, le garçon est envoyé vivre dans l’entourage d’un chevalier et lui servira de page jusqu’à la puberté. À ce moment, il devient écuyer et accompagne alors son maître au combat tout en apprenant l’art militaire (au cours des chasses seigneuriales, par exemple). Pour entrer dans la chevalerie, sa maîtrise des armes devra être reconnue par un chevalier en titre. Le rite de bienvenue se limite alors à un rude coup du poing ou du plat de l’épée, et le nouveau venu est dès lors appelé « sire chevalier ». À partir du XIIIe siècle, le titre de chevalier est attribué au cours d’un cérémonial fastueux : l’Église demande à l’écuyer de dédier son armure sur un autel, de veiller sur elle toute une nuit en priant et en jeûnant, et de prendre un bain rituel avant de la revêtir. Il doit alors se présenter pour la cérémonie de l’adoubement, où il sera investi du droit de porter les armes par un grand prince ou un ecclésiastique, après quoi se déroulent un tournoi et un festin.   Le chevalier devient rapidement le principal agent du seigneur qu’il sert, lequel voit simultanément ses propres pouvoirs s’accroître aux dépens de l’autorité royale déclinante. À l’origine simple homme d’armes, le chevalier acquiert progressivement la reconnaissance de l’Église qui détermine les rites et objectifs de cet ordre guerroyant. À ses yeux, le chevalier doit mettre son épée au service du pauvre et du nécessiteux, et il lui incombe de prendre part aux croisades en Terre sainte. Cette immixtion de la religion dans la chevalerie se traduit aussi dans les rites chevaleresques, comme lors de la cérémonie de l’adoubement. De même, l’Église crée plusieurs ordres militaires, dont les Templiers et les Hospitaliers, pour pallier le plaisir du combat qu’elle réprouve. Aussi la persistance des tournois, qui au XIIe siècle sont des imitations de batailles et deviennent au siècle suivant des joutes soigneusement préparées — souvent même avec des armes mouchées —, est-elle le témoin social de cette culture guerrière bridée. Ces festivités ont lieu devant un parterre de nobles dames, dont les faveurs sont recherchées par leurs champions. L’éthique et les idéaux de la chevalerie acquièrent une mystique qui mêle donc les vertus chrétiennes aux qualités aristocratiques et à l’amour courtois. Le parfait chevalier doit être un homme preux, loyal et généreux à l’image des héros de la poésie épique. L’idée qu’un chevalier doit servir une noble dame (souvent promise ou mariée à un autre) qu’il aime passionnément, mais vainement, vient de la partie occitane de la France. Les romans français et les chansons de geste déclamées par les troubadours et les trouvères reflètent cette éthique chevaleresque.

 

 

                                                                                        

 

Accueil ] Sévignac ] Trémeur ] Rouillac ] Dolo ] Bröons ] Mégrit ] Plénée-Jugon ] visite de Lanrelas ] Lanrelas et son Histoire ] Eréac ] Langourla ] Abbaye de Beaulieu en Languédias ] coups de coeur à travers la campagne ]