La Bouillière

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

 

-gaulois : bawa

(Terre détrempée)

 

 

 

En 1239, Guillaume du Chastelier, seigneur dudit lieu en Eréac fit une aumône assise en Sévignac à l’abbaye de Boquen avant d’accompagner St Louis lors de la septième croisade. 

L’endroit où Guillaume du Chastelier détenait un fief était « Laboere », autrement dit La Bouillière.  En consultant les chartes de Boquen, on apprend qu’en 1268 :

« le mardi d’après la pentecôte, Jacques Jocelin, écuyer, donne à Boquen tout ce qu’il a dans la paroisse de Sévignac, sous le domaine de Guillaume du Castelet chevalier, de Sibilline veuve de Pierre Horse, de Jean Bechenu, Guillaume  Bataille et Jean Hillion, écuyer. »

En 1278 le mercredi d’après la purification, une aumône est accordée par Guillaume Laval, aux moines de Boquen : il donne tout ce qu’il a au fief de Laboere, la même année, Etienne Guéhenneuc accorde une aumône 

« in feodo de Laboere, sito in parrochia de Sevignac, sub domino Oliverii de Coylan, arminger. »

L’année suivante, les religieux de Boquen exercent à Laboere leurs droits. Une croix est aujourd’hui présente sur le plâcitre de l’église, elle provenait du talus situé en bordure de route entre les villages de la Métairie des Aulnais & La Bouillière. Sur l’une de ses faces un christ y est gravé, et au revers il y a un personnage en côte de mailles portant dans la main droite une oriflamme.

Dans son ouvrage Les pélégrines, Jeanne Bourin décrit ainsi l’équipement de la première croisade : «  D’abord les chevaliers…derrière eux les sergents à cheval arboraient hauberons de mailles plus courts, boucliers ronds, chapeaux de fer, haches danoises ou épieux  en bois de if, en corne ou en métal, arbalètes et carquois. » Ce qui admettons le, ressemble beaucoup à notre personnage sculpté. En déduction, ne pourrait il pas s’agir de Guillaume du Chastelier, le croisé. 

Au carrefour conduisant à La Bouillière, le lieu était désigné les trois croix, sans doute du fait de la présence de trois croix, mais, bien que la chapelle de St-Cado soit proche, sans doute faut il voir un autre rôle joué par ces monuments:  les croix servaient de bornes entre chaque fief.

 

Croix sculptée

(jadis entre la Métairie des Aulnais & La Bouillière, 

maintenant sur le plâcitre de l’église)

Revers de la croix ci-dessus

 

 

croix de la Bouillère

(Dite croix Garnier dans un acte de 1756)

 

 

La famille du Chatelier.

La famille du Châtelier, était établie audit lieu du Châtelier  en Eréac où elle possédait une défense de type motte castrale. 

Cette famille nous est connue depuis Guillaume du Chastelier qui se croisa en 1097. Un de ses descendants : Guillaume fut fait prisonnier lors de la prise de Dol par Guillaume le Conquérant en 1173. 

Alain du Chastelier vécut en 1242, il possédait le Chatellier en Eréac.  Son fils Guillaume participa à la croisade conduite par Saint-Louis en Egypte en 1239. Il est cité dans une charte comme se trouvant à Chypre en 1249 (charte de Nymocium). 

Il possédait des domaines à la Bouillière à Sévignac, qu’il partageait avec Hamon Le Moine, sgr de La Landelle en Plénée-Jugon. Il prêta son sceau (ci-dessous) à Eon de Plumaugat en 1262. 

C’est lui qui semblerait figurer sur la croix dressée à présent sur le placitre de l’église.

Sceau de la famille du Chatelier

 

 

 

 

LE FIEF

Généralement une terre — concédée par un seigneur en échange de la fidélité d’un vassal. 

Héritage du bénéfice carolingien, le fief est une compensation financière du service armé et du conseil dus à un seigneur auquel un hommage a été prêté. Même si le fief traduit habituellement une concession de terre, il peut également désigner un autre type de biens, toujours générateur de revenus (comme des fiefs d’écurie).

 À partir du xie siècle, l’investiture de la tenure suit immédiatement et obligatoirement le serment de fidélité, ce qui différencie fief et bénéfice. 

Progressivement, le fief supplante l’hommage aux yeux du vassal, en tant que bien et élément concret du lien d’homme à homme. C’est sans doute la raison pour laquelle les bénéficiaires d’un fief ont tendance à multiplier leur hommage auprès de multiples seigneurs. Cette pratique engendre alors le système de « l’hommage-lige » ou hommage préférentiel.

Le vassal n’est pas propriétaire du fief : en cas de non-respect du contrat vassalique (non-accomplissement des devoirs vassaliques ou félonie), le fief peut être confisqué. Mais, outre cette obligation, il a une pleine jouissance de la terre qu’il peut, à son tour, subdiviser pour en concéder une partie à ses propres vassaux.

 Progressivement, la coutume permet d’aliéner un fief et de le transmettre aux héritiers, après un nouvel hommage, moyennant un rachat ou une taxe de mutation. Toutefois, le fief, même devenu héréditaire, reste en principe indivisible jusqu’au xiiie siècle ; ce qui signifie que le seigneur peut à tout moment décider, avec justificatifs, de reprendre son bien

 

 

Familles  présentes à la Bouillière:

-Pihoudan  1340 (et au village : es Grand Bois en 1340)

-Henry        1700-1830

-Guérin       1730-1735 (métairie de la Bouière)

-Legac         1740-1750

-Ferré          1740-1755  (métairie de la Boüyère)

-Régnault    1765 (métairie de la  Bouaire)

-Rochefort 1770- 1780   (métairie de la  Bouaire)

-Régnault/Renault 1770-1780 (métairie de la Bouaire)

-Guichard   1820 (La Bouhayère)

-Salabert      1825

-Derouillac  1820 à nos jours

-Gauven      1840-1850

-Sauneuf  1850-1870

-Sauneuf      1855-1860

-Bellebon     XXème siècle

-Legendre    XXème siècle

-Jégu            XXème siècle et actuellement 

-Aubert        XXème siècle et actuellement

 

 

 

 

La famille Derouillac

 

Maître Olivier Derouillac & sa femme Yvonne Régnault vécurent vers 1620 (voir Rouillac). 

La famille Derouillac appartenait à l’une des plus anciennes familles aristocratique de la paroisse de Sévignac, et bien qu’ayant été évincée de la noblesse lors des réformations, elle n’en garda pas moins un certain statut, bon nombre de ses membres occupaient des postes au sein des justices seigneuriales. 

Un temps, la famille qui nous intéresse était  présente à Pengly depuis 1750 environ, son arrivée à la « Bouhaire » se produisit en 1868 lors du mariage de Guy-François-Philippe Derouillac de Pengly avec   Perrine-Catherine Guitton de la Bouillère (voir Pengly). 

Honoré Derouillac issu de l’union de Guy & Perrine Guitton naquit en 1833 à la Bouillère, marié à Mélanie Gaultier, l’un de leur fils prénommé également Honoré vit le jour dans ce même village en 1881, il épousa en 1901 Angélique Berteriaux. 

Leurs descendants vivent toujours ici.

 

 La Bouillière

 

Puit à la Bouillière

 

 

 

« Jacques Bagay tient une pièce de terre appelée la grande closture contenant cinq quarts de journal, joignant du costé du nord au champ Triquart de la Métairie de la Bouyère, d’autre costé du nord  à terre cy après, du bout d’occident aux fresches de la Métairie des Aulnays, et d’autre bout vers orient au chemin qui conduit des trois croix de la Métairie de la Bouere.

 Françoise Bagay et Mathurin Rolland son mary, tiennent une pièce de terre appelée la petite closture, contenant soixante dix cordes ou environ, joignant du costé du nordà terre cy dessus, du bout d’occident aux fresches de la Métairie des Aulnays, , et d’autre vers orient au chemin qui conduit des trois croix au Pont Josse et du midy à la Croix Garnier de la Bouyère sur lesquelles est deub solidairement vingt sols monnois et deub écuelles seigle à douze au  boisseau. »

Aveu de 1756

 

La Bouillière

 

 

La Bouillière, d‘après une vue aérienne

                      

 

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