Vous connaissez bien un Hamayon ? Ils sont nombreux dans le pays de Loudéac : le berceau de la famille est à La Motte. En remontant encore, on leur trouve des origines perses : le Sultan Humayun (XVe siècle) fut l'un de leurs ancêtres. Beaucoup de ces Hamayon, venant de toute la France, se retrouveront pour une grande fête de famille, samedi 19. A La Motte, évidemment.

Cherchez bien : il n'y a aujourd'hui plus un seul Hamayon à La Motte. On en croise bien à Plouguenast, Trévé, Loudéac ou Plémet, mais pas un seul à La Motte. Et il en est ainsi depuis les années trente. Pourtant La Motte est bien le berceau de cette famille dont le patronyme est très porté en Centre-Bretagne. C'est ce qu'a découvert l'un d'eux, Paul Hamayon (il vit pour sa part à Plouguenast), lors de recherches généalogiques. Il fut pourtant une époque - la seconde moitié du XVIIe siècle - où les Hamayon représentaient 10% de la population de La Motte. La commune comptait alors 2 000 habitants, contre un peu moins de 1 800 aujourd'hui.

Sultanat de Delhi

La famille, pense Paul Hamayon, avait dû s'y établir entre le XIe et le XIVe siècle. Ses recherches ont cependant buté sur l'année 1655, car il n'y a pas de registres paroissiaux plus anciens. Le plus lointain ancêtre découvert s'appelait Charles et épousa une dénommée Charlotte Sommier. Vinrent ensuite Jean, Alain, Louis, Sébastien, etc. "Jusqu'en 1840-1850, ils vont rester sur le territoire sans déborder sur les communes alentour", explique Paul.

Leurs descendants, comme beaucoup de Bretons, ont beaucoup migré : bon nombre d'entre eux vivent aujourd'hui en région parisienne. Mais il s'en trouve aussi à Montpellier, à Orléans ou en Corse. "Grâce au Minitel, j'ai pu dénombrer les Hamayon sur l'ensemble du territoire national. Leur nombre est relativement limité, même si on y ajoute les quelques abonnés sur liste rouge". Au total, un peu moins de 100 personnes porteraient aujourd'hui ce nom en France.

En France... Mais Paul Hamayon a également regardé par-delà les frontières. Dans les pays du Golfe persique, on rencontre en effet des Humayun. "Monsieur Tajidvidi, docteur en histoire et spécialiste de la question, que j'ai joint à l'Ambassade d'Iran à Paris, m'a confirmé que ce patronyme était toujours présent en Iran", relate Paul.

Hamayon ? Hamayun ? Il ne s'agit sans doute que d'une seule et même famille... L'un de ces Hamayun ne fut pas le premier venu : il était sultan. Rien que ça. C'est lui qui mena, au nom de la Perse (l'Iran d'aujourd'hui), les conquêtes vers la Chine et créa le Sultanat autonome de Delhi, en 1480. "Il laissa sans doute un bon souvenir là-bas, puisqu'il eut droit, vers 1650, à l'érection d'un mausolée qui, encore aujourd'hui, est le plus fastueux monument de la ville !".

Dans la branche Hamayon, on eut aussi ses grands noms, ou plutôt ses grands prénoms. Comme Marcel-Emile (évêque et docteur en droit canon, disparu en 1973). Ou Jean (pionnier du transport automobile en commun, en 1904, en région parisienne).

Il y aurait encore beaucoup d'anecdotes à raconter... Mais laissons-les pour les grandes retrouvailles du samedi 19 août. Quelques Hamayon du Centre-Bretagne ont en effet décidé de réunir tous leurs cousins à La Motte. Beaucoup d'entre eux seront présents à ce retour aux sources.

Jean-Baptiste GAUDEY