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Le diocèse passe de 416 à 70 paroisses
Article paru dans Ouest-France du 18 juillet 1997


Le 1er septembre prochain, le nombre des paroisses costarmoricaines va passer de 416 à 70. Bouleversement profond. Mutation historique forte. Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, sait que le nouvel aménagement pastoral du diocèse modifie une organisation vieille de plusieurs siècles. L'enjeu est de taille. Cette restructuration doit permettre à l'Eglise de continuer sa mission dans les meilleures conditions.



"Nous ne restructurons pas pour restructurer. Notre finalité n'a pas changé : il s'agit toujours de servir l'Evangile. Mais nous avons dû trouver les moyens les meilleurs pour que l'Eglise remplisse sa mission dans le contexte actuel de la société costarmoricaine." Lucien Fruchaud, évêque du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier a présenté jeudi l'aboutissement d'un chantier ouvert il y a six ans.

"Sensibilités fortes"

Conséquence la plus marquante de cet "aménagement pastoral", 346 paroisses disparaissent en tant que telles à la suite de regroupements. Le diocèse ne comptera plus désormais que 70 paroisses. "C'est une mutation historique forte", reconnaît l'évêque.

Une telle mutation ne s'est pas réalisée du jour au lendemain, on s'en doute. Dès 1988, Mgr Kervennic, prédécesseur de Mgr Fruchaud, avait engagé la réflexion. En 1995, huit zones et quarante-quatre communautés pastorales avaient été mises en place (1).

La remise en cause des paroisses dans leurs limites historiques (certaines remontent à 13 siècles !) constitue un moment délicat. "Je n'ai pas pris tout seul cette décision", souligne Mgr Fruchaud. "Tout s'est déroulé sur la base d'une coopération la plus vaste possible. Le conseil presbytéral et le conseil pastoral diocésain, les jeunes aussi, ont été consultés."

On ne gomme pas en quelques semaines des réalités séculaires. "En touchant aux paroisses, nous touchions à des sensibilités fortes. Nous en avions bien conscience. C'est pour cela que nous avons sensibilisé beaucoup de monde." Tout le monde n'a pas participé à ce chantier. Comment va réagir le paroissien de base ? "Très vite, il va comprendre car il trouvera des gens disponibles pour les accueillir et dialoguer."

Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact de cette réorganisation profonde. Elle répond à des impératifs évidents. Les prêtres vieillissent et sont moins nombreux (222 prêtres en activité en 1996). Autre évidence, les communes elles-mêmes se regroupent. "La carte des communautés de communes n'est pas sans doute très éloignée de notre nouvelle organisation", note le père Paul Houée, qui a particulièrement suivi le dossier.


Concrètement aussi, les registres paroissiaux s'adapteront aux nouveaux découpages. Les problèmes pratiques et financiers seront régler. Il y aura des presbytères à fermer, des salles paroissiales à agrandir. Un inventaire complet des biens paroissiaux est prévu. Cette nouvelle donne demandera du temps.


L'évêque veut rassurer les chrétiens. Mariages et enterrements pourront avoir lieu au plus près des lieux de vie. Mais cette proximité sera possible si les croyants s'investissent davantage dans la vie des nouvelles paroisses.


Jean-Pierre LE CARROU

(1) 29 de ces communautés pastorales sont supprimées et deviennent paroisses. Demeurent 15 communautés pastorales qui rassemblent plusieurs paroisses.


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