Retour


Les Archives municipales : la mémoire en panne
Article paru dans Le Télégramme du 04 août 2000


Les archives municipales de Saint-Brieuc tournent au ralenti depuis deux ans. Elles n´ouvrent leurs portes au public, que sur rendez-vous. Une situation qui limite sérieusement la consultation des documents pour les particuliers qui se sentent un peu frustrés. Un cas particulier et isolé en Bretagne.

Yolaine Coutentin continue de travailler 
			dans une salle de lecture vide : le public peut consulter fichiers, 
			microfilms et autres liasses de documents, mais uniquement au 
			compte-gouttes.



Anne connaît bien les archives municipales de Saint-Brieuc. Depuis des années, elle a pris l´habitude de venir fouiner dans les liasses poussiéreuses sur les traces historiques de sa ville. Des recherches qu´elle avait l´habitude de faire pour le travail mais aussi pour le plaisir... En mai 1998 pourtant, la jeune Briochine trouve porte close devant ce service et pour cause. Suite à une réduction du personnel, les archives ne peuvent plus assurer l´accueil des généalogistes et autres chercheurs. Les archives municipales ne sont désormais plus accessibles que sur rendez-vous.

Un service restreint

       L´endroit, situé rue Bel-Orient près de Saint-Charles, pouvait pourtant accueillir plus d´une dizaine de personnes en salle de lecture et abritait diverses expositions. Il prend désormais des allures de bureaux abandonnés. Le lieu abrite toujours la mémoire de la ville et le travail de collectage se poursuit. Reste que les particuliers doivent désormais s´attendre au parcours du combattant pour pouvoir accéder aux fonds. Des fonds riches en informations de toutes sortes : près d´1,5 km de mètres linéaires reposent là-bas.

Trouver la solution

       Du côté des chercheurs comme des archivistes, la situation n´est pas facile. Les deux titulaires qui travaillent doivent être toutes les deux présentes lors des rendez-vous pris, pour une question de sécurité. Un impératif qui limite les consultations. Cet été par exemple entre ses vacances et sa collègue partie en congés maladie, Yolaine Coutentin, archiviste, ne peut assumer les rendez-vous demandés. « Du coup nous essayons de contenter les gens au maximum en leur proposant de faire les recherches à leur place » rapporte Yolaine. Une solution qui ne marche pas à tous les coups mais qui a le mérite d´exister.

S´adapter au fonctionnement

       Du côté de la mairie, on se dit également prêt à encourager la consultation des archives par le public et notamment les étudiants. « Une collaboration est actuellement en cours avec le responsable de l´antenne universitaire de Rennes 2 pour permettre aux étudiants en histoire d´accéder le plus facilement possible aux archives » explique Philippe Ballouard au service culture de la mairie. Une démarche qui ne s´imposerait pourtant pas si le service public que représentent les archives municipales fonctionnait normalement. Mais on parle déjà de numériser les fonds d´état civil, voire de les mettre sur l´Internet. Peut-être une solution pour parer aux rendez-vous difficiles à caler... Une question resterait alors en suspens : qui assurerait cette tâche à l´heure où les archives restent fermées pour manque de personnel ?


Vos remarques
       Webmaster