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1 - Jérôme Floury Guy Mahé et moi-même avons connu Jérôme et son compère Gildas Le Dû lors du " mini-congrès de généalogie bretonne " en 1996 à Rennes, ville où ils effectuaient leurs études :
Tous les deux, passionnés d’informatique et de généalogie, ont leurs racines dans les Côtes-d’Armor ; il n’est alors pas étonnant qu’ils furent emballés par notre entreprise de centralisation des généalogies costarmoricaines, lancée à cette époque, depuis près de 6 ans. Le courant étant passé entre nous, notre base de données leur fut confiée ; jusqu’alors, cette base était essentiellement utilisée pour la détection de cousinages entre correspondants et, accessoirement, la localisation de patronymes rares ; nous savions qu’en leur offrant cette base, ces deux fêlés d’informatique en tireraient autre chose mais nous étions loin de penser que cela puisse déboucher sur le produit actuellement mis à la disposition des généalogistes costarmoricains. A partir de notre base de données et moyennant quelques nuits blanches, Jérôme et Gildas commencèrent à éditer des cartes de localisation de patronymes et des statistiques (chères au second) qui corroborent, par exemple, la répartition des mariages dans l’année. Ce travail donna lieu à plusieurs présentations (Guingamp, St-Brieuc,…). Parallèlement, le Centre Généalogique des Côtes-d’Armor décidait de mettre ses relevés systématiques de registres paroissiaux (BMS) sur serveur minitel (3617 ABMS) et confiait, par l'intermédiaire de Guy Mahé, cette deuxième base de données à Jérôme afin d’enrichir ses données. Fin 98, vint le moment pour Jérôme de trouver son stage de fin d’études ; après un essai avorté avec une entreprise parisienne et poussé par Guy, il contacta Anne Lejeune, directrice des Archives Départementales de St-Brieuc, pour lui proposer de mettre en place un outil de recherche à la disposition des généalogistes. Sa démarche fut acceptée et le projet pu se réaliser grâce à un partenariat entre le Centre Généalogique et le Conseil Général. Il a conduit au développement d’un Intranet (Internet local) pour la consultation de bases de données généalogiques baptisé Généarmor. 2 - Généarmor Je ne vais pas décrire dans le détail cet outil mais essayer, simplement, d’indiquer ses principales fonctionnalités et astuces et montrer que ce produit, unique dans les services d’archives français, est une avancée technologique hors du commun. Généarmor est un projet de diffusion sur Internet de données généalogiques et archivistiques. Il est composé de deux parties :
2.1 - Fonctionnalités Quelques fonctionnalités très importantes du projet sont listées ci-après : - gestion des équivalences toponymiques ; Le réseau toponymique breton est extrêmement complexe ; en effet :
Généarmor maintient toutes ces informations dans une structure logique et permet :
cette commune était d’abord une succursale de la paroisse de Rostrenen ; elle dépendait d’un diocèse et d’une sénéchaussée qui sont aujourd’hui dans un autre département ; elle est ensuite devenue commune à part entière pour faire partie du canton de Lannion, mais a été par la suite fusionnée à l’intérieur même de Rostrenen. Cet exemple parmi tant d’autres montre la complexité du réseau toponymique du département. 1 - gestion des approximations phonétiques ; Généarmor intègre un phonétiseur patronymique. Les patronymes et les toponymes d’une base de données généalogique ne sont jamais normalisés. Ils sont tributaires d’une part de la politique qui a été adoptée par la personne réalisant la saisie, et d’autre par de la façon dont ont été rédigés les actes. D’une manière générale, toute base de données contient des variations orthographiques importantes, pour des mots qui sont pourtant équivalents. Dans la base de données, on pourra trouver par exemple les patronymes ALES, L’ALES, ALES (L’), ALLES, ALLEZ, L’ALLEZ, qui sont équivalents. Lorsqu’on pratique une recherche dans la base de données, il apparaît qu’interroger brutalement sur le patronyme demandé ne suffit pas. En effet, un très grand nombre d’informations est perdu, car la personne effectuant la recherche ne peut pas savoir, a priori, quelles sont les variations orthographiques qu’a pu subir un patronyme. Il est aussi intéressant d’intégrer la gestion de l’orthographe bretonne, qui est entièrement due à la prononciation des mots, le breton étant, à l’origine, une langue parlée. Le phonétiseur réalisé utilise l’idée de l’outil Soundex ; il permet la prise en compte des mots français et reste assez flexible pour recevoir des modules gérant les accents de plusieurs régions. Ce phonétiseur a été testé sur une base de données de 4000 patronymes. Voici les réponses engendrées par les questions suivantes : Question Patronymes trouvés GUEGAN GUEGUAN, GUEGUEN, GUEGAN GORNE GORNE, GORNAY, GORNAYE, GORNES ERNO ERNO, ERNAULT, ERNAUT, ERNEAU ERNOT, HERNAU, HERNOT KALVE, CALVEZ, CALVEZ (LE), CALVE, CALVES, KALVE Une fois la base de données remplie (110 000 patronymes), quelques essais ont donné les résultats suivants : Question Patronymes trouvés ROUX REAULT ?, ROXXX, ROUZS, ROUX (LE), ROTTS, ROUES (LE), RHAUT, (LE ROUX, ROUET (LE), ROS (DU), ROU ? ?, RO (LE), REAUT, RO, ROU (LE), ROUTZ, ROUX ? (LE), ROUX (LE), ROUE ?, ROUZ (LE), ROU…, ROUS (LE), ROUH (LE), ROULT, BALC’H BALCH (LE) ?, BALCH ?, BALCH, BALCHE, BALHC, BALC (LE), BALC’H (LE), BALCH (LE), BALC’H, BALCHE (LE), BAL’CH PARANTHOEN PARANTHOEN, PARANTHOUAN, PARANTHOAN, PARANTHOEN (LE), PARANTHOIN, BARANTHOEN, 2 - possibilité de lier des événements à une cote de document
3 - gestion des équivalences patronymiques (autres que phonétiques)
4 - réalisation d’un modèle simple, mais évolutif
2.2 - Le logiciel
2 – Utilisation de Généarmor
Figure 1 : le formulaire de recherche
Figure 2 : les résultats
Jean Claude Le Bloas
Figure 3 : carte interactive des Côtes d’Armor
Figure 4 : répartition géographique d’un patronyme (exemple des "LABIA") |
Guy Mahé : Webmaster