Mise à jour le : 01/07/05

Remonter

 

Le programme

La plage Bonaparte, en Plouha, haut lieu de la Résistance

Un peu d'histoire.

En novembre 1943, deux Franco-canadiens Lucien Dumais et Raymond Labrosse viennent organiser et diriger le réseau " Shelburn ", le but est de récupérer le personnel navigant des avions alliés abattus en France, et de lui permettre de rejoindre l'Angleterre.

Recueillis en différents points de France, les aviateurs étaient convoyés en train jusqu'aux gares de Saint-Brieuc et Guingamp puis, hébergés dans plusieurs maisons de la région. De là, ils étaient regroupés pour l'embarquement dans la maison de J. Gicquel située à deux kilomètres environ de l'Anse Cochat, plage choisie pour les opérations d'évacuation.

Cette opération Bonaparte fut menée à bien, huit fois, de janvier à août 1944, permettant d'embarquer 135 personnes, aviateurs américains et canadiens ainsi que des agents secrets.

sources : http://merelp.club.fr/bonaparte.html

Le site sauvage de l'Anse Cochat et la plage Bonaparte que l'on atteint par un tunnel creusé dans la falaise garde le souvenir de la résistance Bretonne…

Du terre-plein belle vue sur la Baie de Saint Brieuc, le Cap Fréhel, l'anse de Port- Moguer à droite et la Pointe de Minard sur la gauche..

Lanloup

L’église de Lanloup

Au VIe siècle, les moines de saint Samson, dépendant de l’évêché de Dol, fondent un établissement sur la colline où s’élève la chapelle de Sainte-Colombe alors entourée d’un cimetière dont il reste une seule tombe, celle d’un moine itinérant Mélar ou Méloir, qui mourut en ce lieu et devint protecteur et guérisseur des enfants qui tardaient à marcher. Le cimetière désaffecté au XVIIe donna son nom au village Kervéret .

Aujourd’hui, Lanloup est une petite commune de 245 ha ; elle possède une remarquable église gothique, classée, datant du XVe siècle et remaniée au XVIe et au XVIIIe.

Vers 1550, le porche sud a pris la place de la chapelle Saint-Gilles, il est surmonté de la chambre de la  fabrique. Il est orné de statues en granit représentant les douze apôtres placés dans des niches à dais reposant sur des culs-de-lampe sculptés de personnages. Une Vierge polychrome de 1495, domine la porte d’entrée. On peut encore y voir quelques boîtes à chef  des XVIIIe et XIXe s. contenant les crânes de quelque notables de la paroisse.

L’église est dotée d’un clocher-mur flanqué d’une tourelle.

A l’intérieur, le maître-autel est éclairé par deux fenêtres et une grande verrière qui porte les armes des seigneurs de la paroisse. Le chancel et la poutre de gloire ont été détruits. Le transept date du XVe siècle. Quelques statues ornent les murs : saint Loup qui a donné son nom à l’église, saint Gilles qui lui est très souvent associé, sainte Apolline, saint Mathurin… Dans la chapelle Sainte-Anne, un tableau de Georges Le Tourneur (1634) représente la Crucifixion ; les donateurs, le sieur de Lanloup et son épouse Françoise du Périer, alors âgés respectivement de 64 et 57 ans, y figurent.

Un trois-mâts du XIXe siècle, suspendu à la voûte de la nef, en ex-voto, montre que la commune vivait en partie de son activité maritime.

A l’entrée du portail, deux pierres tombales portent les armes des familles de la Noë Verte et de Kerjolis.

Dans le cimetière se dresse le calvaire du XVIe, sur un socle de 1758.

A droite du porche, la tombe du musicien Guy Ropartz. Né à Guingamp en 1864, avocat, il se consacre à la poésie puis à la musique. Élève de César Franck, il devient directeur du Conservatoire de Nancy puis de Strasbourg, il puisait son inspiration dans sa foi catholique et l’amour qu’il portait à la Bretagne, on lui doit cinq symphonies, de la musique de chambre, des mélodies, de la musique religieuse dont un Requiem, un opéra, le Pays ; en 1929, il se retire en son château de Lanloup, (acheté par son aïeul Joseph Ropartz) ; le manoir, à l’entrée de la commune, sur la route venant de Plouha, date de 1660. Le dernier seigneur de Lanloup, Anne-Joseph de Lanloup, fut guillotiné à Paris, convaincu, à tort, semble-t-il, de menées royalistes ; le sieur de Lanloup fut médecin et fondateur d’un petit hôpital pour soigner les pauvres, l’une des grandes maisons du bourg.

Près de l’église, sur l’emplacement de l’ancienne maison de justice, s’élève la petite chapelle de Saint-Roch, saint qui protégeait de la fièvre.

Pour les visiteurs, Lanloup, ancien village de marins, de paysans, de meuniers (sept moulins jalonnaient, sur cinq Km, les rives du ruisseau, le Kergolo) présentent de nombreux vestiges de son passé dont le manoir fortifié de la Noë Verte (XVe-XVIe) et les murs d’enceinte autour de celui de Kerguistin élevés pendant les guerres de la Ligue.

A la Révolution, Lanloup devient Lanmor et est promu chef-lieu de canton dont dépendant Plouha, Plouézec, et Pléhédel.

Pour les généalogistes, Lanloup possède le plus ancien registre d’état civil du département, la partie conservée remonte au 24 août 1467.

La chapelle de Kermaria-an-Isquit, en Plouha

Sur la commune de Plouha, à 3,5 Km du bourg, sur la route de Pléhédel, le hameau de Kermaria an Iskuit possède une très intéressante chapelle de XIIIe siècle, modifiée et agrandie par la suite. Le nom du village, « la Maison de santé » est dû à la vénération locale de la vierge thaumaturge, Itron Varia an Iskuit, Notre-Dame-de-Santé.

La construction de l’édifice tel qu’on le voit aujourd’hui a duré près de cinq cents ans :

L’édifice a trois nefs : XIIIe siècle pour les quatre premières travées, XIVe pour les trois autres.

Un seul transept (XVe) : une petite porte à pilastres, accolade, haute fenêtre, écussons.

Porche carré à arcatures ogivales, galerie cercles renfermant des trèfles quadrilobés.

Voûte peinte de fresques : anges tenant des banderoles (versets du Magnificat). Statues des douze apôtres.

La chapelle est surtout remarquable par ses peintures murales représentant une danse macabre.

Cette danse des Morts aurait été peinte en 1450, imitée semble-t-il de celle du cloître des Innocents (1424) à Paris.

Elle comprend 47 compartiments : vingt-trois vivants alternent avec autant de morts les tenant par la main. Chaque cadavre s’adresse à son vif : sous chacun des personnages se trouvait des huitains, apostrophe du mort au vif et vice-versa, aujourd’hui difficiles à déchiffrer. Longtemps « protégé » par un enduit épais, découvert en 1856.

A droite de la nef : le pape, l’empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l’archevêque, le chevalier, l’évêque, l’écuyer, l’abbé, le bailli, l’astrologien, le bourgeois avec les morts qui leur servent de guides.

A gauche : le chartreux, le sergent, le moine, l’usurier suivi du pauvre, l’amoureux, le ménétrier, le laboureur, le cordelier ; le dernier compartiment contenait l’enfant.

N’ont pas été représentés : la chanoine, le marchand, le médecin, l’avocat, le curé, le clerc et l’ermite qu’on trouvait aux Innocents.

Une femme enveloppée d’une longue robe à larges manches remplace la mort entre le moine et l’usurier.

Le ménétrier a pour attribut le biniou

Il ne reste que six textes sur les 47 à l’origine dont voici un exemple :

Le cardinal :

« J’ay bien cause de mesbahyr

Quand je me vois de si près pris

La mort m’est venue envayr

Plus de vestiray vert de gris

Chapeau rouge de chappe de pris

Ma fault laisser à grande détresse

Je ne l’avoye pas appris

Toute joye finie tristesse. »

…Puis se poursuit le dialogue d’outre-tombe.

D’autres peintures du XVe siècle existent dans le bas-côté, reprenant des thèmes fréquemment reproduits à cette époque : le Combat des Vices et des Vertus, le dit des Trois morts…

Le mobilier se compose de statues de saints en bois : Eloi, Fiacre ; le grand crucifix (XVe). Cinq panneaux d’albâtre représentant l’Annonciation, l’Adoration des Mages, l’Assomption, le Couronnement de la Vierge, une Déposition de croix…

Le mystérieux Temple de Lanleff

Sur la route de Lanvollon à Paimpol et à quelques kilomètres de la « cité des Islandais », un panneau signale à gauche, avec le logo des Monuments historiques : « Temple de Lanleff- XIe siècle. Église primitive de style oriental ». Curieux monument que ce « temple » dont l'origine a suscité de multiples hypothèses, dont quelques-unes fantaisistes émises par une quarantaine d' « antiquaires » (au sens ancien d'archéologues).

C'est un édifice circulaire à double enceinte en granite, dont l'extérieure beaucoup plus basse ; l'enceinte intérieure est percée de douze arcades en plein cintre, reposant sur des piliers carrés avec une colonne de chaque côté. On discerne sur les chapiteaux gravés des pommes de pin, des têtes de béliers, des cercles rayonnants et des motifs géométriques. L'ensemble devait atteindre 13 à 15 mètres de hauteur. Une voûte devait unir les deux enceintes séparées par un déambulatoire. On ignore tout de la couverture : aujourd'hui, l'édifice est à ciel ouvert.

Les hypothèses :

1735 : Christophe de ROBIEN, Président à mortier du Parlement de Bretagne, parlant de « Lanteff » et non Lanleff qu'il n'a jamais visité, et s'appuyant sur une enquête qu'il a commandée sur les sites bretons les plus curieux, attribue la construction « aux druides pour servir au culte des faux dieux ». Il en fait une description et un croquis très précis et signale la présence d'une chapelle accolée au sud et d' « un if très gros et d'une hauteur considérable au centre ».

1764 : Le Comte de CAYLUS (1692-1765), archéologue et peintre ami de Watteau, utilisant les mêmes sources que le précédent, le définit comme « le vestibule de l'église paroissiale ».

1771 : L'abbé RUFFELET, historien, parle d'un « temple consacré aux idoles ».

1779 : OGEE, ingénieur géographe, y voit un :

« temple païen ou un hôpital pour ceux qui revenaient de Terre sainte »

1808 : Pour M. LE GONIDEC, c'est un temple consacré au soleil.

1837 : Le Chevalier de FREMINVILLE, dans «Les Antiquités de Bretagne » émet la même hypothèse. Au cours d'une visite à Lanleff, il rencontre le sacristain de l'église adjacente qui lui dit qu' « il y avait vu autrefois un bassin de pierre qui se trouverait actuellement dans une ferme des environs et servirait d'abreuvoir aux bestiaux ». Ce qui pourrait étayer l'hypothèse d'un baptistère. Le Chevalier parle aussi de la fontaine sacrée voisine et d'un « if central, très vieux et très élevé » qui prouverait l'existence d'un cimetière.

A la même époque, plusieurs chercheurs pensent avoir affaire à une église des Templiers, en raison de la proximité de deux châteaux en ruines appartenant à ceux-ci, l'un à Coëtmen, l'autre au Boïlic.

1832 : L'édifice est classé monument historique par Prosper MERIMEE qui y voit « une église du XIe ou du XIIe siècle ; il sert aujourd'hui de vestibule à la chapelle gothique qui y est accolée et de cimetière ».

1845 : Paraissent des notes prises par Charles NODIER écrivain et académicien, optant pour une église du Moyen Age peut-être utilisée par les Templiers.

1847 : L'abbé Déric et M. Maudet de Penhoët penchent pour un baptistère au temps où l'on baptisait par immersion, ledit baptistère alimenté par la fontaine qui ne tarit jamais.

1855 : destruction de l'église gothique paroissiale, de l'if tricentenaire et de l'ossuaire existant au sud-est.

1856 : construction de l'église actuelle un peu au-dessus, au sud ; nettoyage et stabilisation des ruines ; les fouilles mettent au jour trois absidioles sur le déambulatoire.

1860: Arthur de la BORDERIE retrouve une charte de 1146 par laquelle un comte de Goëlo fait don aux moines du prieuré de Léhon de l'église Sainte-Marie de Lanleff.

1965 : René COUFFON fait un point rapide sur la question dans le bulletin de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord ; décrivant avec précision l'ensemble du monument, il écrit que « le soi disant temple de Lanleff est en réalité une église romane circulaire, de l'extrême fin du XIe siècle, rare en Occident, à l'image du Saint-Sépulcre de Jérusalem ».

Ce qui est sûr : c'est un sanctuaire chrétien qui date de la fin du XIe siècle.

le déambulatoire était couvert.

l'enceinte formait un cercle complet.

il y avait trois absidioles.; deux ont été reconstruites en 1972 à l'initiative des Monuments Historiques.

il a bien servi de cimetière : des « restes » ont été découverts en 1972 dans la partie S-O.

Des questions restent posées : 

Qui en furent les constructeurs ?

Quelle fut sa première utilisation ?

Pourquoi en ce « coin perdu» de Lanleff ?

Étymologie - Lanleff : terre du Leff, du nom du Leff, affluent du Trieux qui le rejoint à Frynaudour.

On a voulu y voir aussi une « terre des pleurs » le terme d'ancien celtique « leff » signifiant pleurs ou cris, ce qui prouverait qu'on s'y livrait à des sacrifices humains !

Habasque accréditait cette« traduction» parce qu'il y voyait, lui, le côté maléfique du cours d'eau, maléfique parce qu'il prend sa source dans l'étang du château de Beaumanoir, au Leslay, où naquit le sinistre Fontenelle qui ravagea le pays au temps de la Ligue, et parce que ses crues sont redoutables : en témoigne le mémorable « déluge» de Châtelaudren, traversé par le Leff qui, le 13 août 1773, grossi par des pluies diluviennes, rompit les digues de l'étang et submergea la ville placée plus bas, ensevelissant sous ses eaux maisons et habitants (on compta des dizaines de noyés).

La fontaine est aussi l'objet d'une légende : une femme de Lanleff vendit son enfant au Diable ; le marché fut conclu sur la margelle de la fontaine, mais lorsque la mère voulut prendre les pièces, elles lui brûlèrent les mains. Il suffit aujourd'hui de mouiller la margelle pour voir apparaître l'empreinte de ces pièces.

Le moulin à vent de Craca en Plouézec

Construit en 1844, le moulin de Craca était alors l'un des 12 moulins que comptait la commune de Plouézec (un moulin pour 300 habitants environ). Le dernier meunier, Pierre le Cozannet, l'a quitté en 1927 et le bâtiment s'est dégradé progressivement jusqu'en 1993, année de l'achat de la ruine par la commune de Plouézec. 

Situé à 80 mètres de la mer et 65 mètres d'altitude il servait d'amer pour la navigation dans la baie de Paimpol et ses approches.

La restauration, entreprise en 1995 par Jean Peillet, amoulangeur à St Quay-Portrieux, s’est poursuivie jusqu’en 2001. 

http://www.plouezec.fr/tourisme/moulin de craca.html

Paimpol

Paimpol, jolie petite ville blottie au fond de sa baie, port de pêche et port de plaisance, était autrefois la « cité des Islandais », chantée à la fois par le romancier Pierre LOTI, par le chansonnier Théodore BOTREL et par le compositeur Guy ROPARTZ. « Pêcheur d'Islande» et « Mon frère Yves» de Loti, les mélancoliques « Paimpolaise » et « Kénavo» de Botrel, l'opéra « Pêcheur d'Islande» et « La Payse» de Ropartz, toutes ces œuvres évoquent la dure épopée des marins de la grande pêche de 1850 à 1935.

Quelques dates :

1852 : première campagne en Islande de la première goélette « l'Occasion», armateur Louis Morand.

1854 : premier naufrage, celui de la même goélette.

1895 : apogée de la pêche en Islande ; 80 goélettes quittent Paimpol.

1935 : dernière campagne du « Butterfly » et de la « Glycine» qui, seule reviendra.

Entre 1852 et 1935, 120 goélettes ont fait naufrage dont 70

« corps et biens» ; 2000 marins sont morts en mer.

Découverte de Paimpol 

Le Musée de la mer : installé dans une ancienne sécherie de morues, rue de Labenne. ( Le comte de Labenne était le fils naturel que Napoléon III eut d'une lingère, alors qu'il n'était encore que Louis-Napoléon Bonaparte et prisonnier au fort du Ham. Ce comte mourut, comme son fils, à Paimpol; la chapelle de Lancerf, en Plourivo, abrite leurs deux sépultures. Le musée évoque la vie et le travail des pêcheurs d'Islande de 1852 à 1935.

En suivant les Quais

Longeons deux bassins ; le port de pêche occupe le premier et compte 30 places. Le port de plaisance, dans le deuxième bassin, peut accueillir 400 bateaux et parmi eux, les beaux voiliers « L'Étoile» et la « Belle Poule ». Sur le quai Loti, face au port de plaisance, la salle des fêtes, ancienne réserve à sel des « Islandais » et derrière, l'ancienne école d' « Hydro», centre de formation des officiers de la Marine marchande.

1324 : 1er embryon d'enseignement maritime, dans l'actuelle rue de l'Yser. 1850 : création d'un cours de navigation destiné aux futurs officiers en charge des goélettes en partance pour l'Islande. Pendant la période de prospérité, plus de 500 élèves fréquenteront l' (Hydro » de Paimpol. On y délivrait le brevet de capitaine au long cours ; la région de Paimpol a été longtemps une pépinière d'innombrables marins. Sur le quai Morand, deux très beaux immeubles, style

« malouines » de 1793, devenus aujourd'hui un hôtel : « Le Repaire de Kerroc'h ».

Rues des Islandais. du Port, Saint Yves, du Quai. C’est ce qu'on appelle le « quartier latin», quartier de bistrots, rendez-vous des marins, où se signait devant force chopines l'engagement pour la « grande pêche ». A l'angle de la rue du Quai et de la rue Saint-Yves, une statue de la Vierge dite du choléra, parce que la ville fut mise sous sa protection lors des épidémies de choléra de 1832 et 1849.

Rue des Huit Patriotes : au n°6, belle maison à colombages du XVe siècle, la quincaillerie JEZEQUEL, la plus ancienne maison de commerce de la ville, avec chapiteaux et statues sur les poutres de chaque angle.

Au n° 10, belle façade de 1793, ornée d'une statue de la Vierge. Au n° 11, fronton du 16e et sculptures. Place du Martray : anciennes maisons à colombages ; à l'angle de la rue de l'Église, maison à tourelle en encorbellement, de style Renaissance du XVle, autrefois l'hôtel Richard où descendait Pierre LOTI et dont il a fait la maison de Gaud.

Tout près, la maison ARMEZ devenue librairie : ici est né en 1754 Nicolas ARMEZ ; fils d'un armateur, il étudie à Paris, voyage en Angleterre, est ordonné prêtre, et acquis aux idées révolutionnaires, participe à la formation du département des Côtes-du-Nord, se retrouve au Conseil général, puis évincé par les Bourbons se retire en son manoir du Bourblanc en Plourivo et meurt à Paris en 1825. (C'est au cours d'un séjour à Paris, en 1793, qu'il reçoit en cadeau lors de la profanation des sépultures de la Sorbonne, la partie antérieure de la tête de Richelieu, relique conservée au Bourblanc jusqu'en 1866, et restituée alors à l'État par les descendants ARMEZ).

En face, le café où Georges Brassens qui résidait souvent à Lézardrieux, retrouvait ses amis paimpolais, d'où le nom de la rue voisine. Au bout de cette même rue, la très ancienne pharmacie HUON a conservé sa façade de bois peinte ; on y lit toujours l'inscription « huile de foie de morue» !

Au fond de la place, à l'angle de la rue du Quai, la plus ancienne maison de Paimpol : 1581, avec des colonnes sculptées, un fronton triangulaire et une statuette de saint Louis au deuxième étage.

Rue de l’Église : jolies façades datées au n°l9 et n°24. Remarquer encore deux statues de la Vierge.

Place de Verdun ou place de la Vieille Tour : c'est ce qui reste de l'ancienne église paroissiale de Paimpol. La tour fut érigée sur une chapelle du XIIIe siècle de 1760 à 1780. Menaçant ruine, l'église fut détruite au début du XXe.

Tout près, le monument en l'honneur de Théodore BOTREL, l' « inventeur» des falaises de Paimpol (que l'on voit plutôt à Bréhec) et le créateur de « La Paimpolaise» qu'il a composée alors qu'il ne connaissait pas encore Paimpol.

Place Gambetta, autrefois régulièrement submergée lors des grandes marées par le Quinic qui coule derrière et surélevée depuis. Au fond, la halle aux poissons.

Par la rue de l'Oise et la rue Saint-Vincent, on rejoint la gare qui fut inaugurée en 1894 : le rail reliait ainsi Paimpol à Guingamp et bien plus tard, en 1926 à Saint-Brieuc. Cette dernière ligne cessa de fonctionner en 1956 ; mais la ligne Guingamp-Paimpol est toujours en activité et de nombreux touristes l'empruntent chaque été, pour le plaisir, à bord de l'ancien petit train que l'on a remis en service.

« Paimpolais » célèbres

Le terroir paimpolais s’enorgueillit d’avoir été le berceau ou d'avoir accueilli de nombreux personnages éminents qu’ils soient politiques, scientifiques, littéraires, religieux...

Citons pour mémoire : Alain Barbe-Torte, Duc de Bretagne, qui aurait battu les Normands à Lancerf ; l'inévitable visite de la « gentille» duchesse Anne de Bretagne, celle des Présidents de la République Faure et Poincaré et plus étonnant, le séjour à Loguivy-de-la-Mer, en 1902 de Vladimir Oulianov plus connu sous le nom de Lénine qui, proscrit et malade, s'y reposa quelques semaines ; n'oublions pas la naissance à Paimpol même de Nicolas Armez déjà cité, et d'un célèbre parlementaire et directeur du journal l'Humanité, Marcel Cachin (1869-1958) fils d'un gendarme et d'une fileuse de lin de Plourivo.

Dans le domaine scientifique, Ploubazlanec a vu s'installer au village de Launay, les Curie, Joliot-Curie, Langevin, Perrin ; dans le domaine littéraire et artistique, outre les paimpolais d'adoption, Pierre Loti et Georges Brassens, on a pu rencontrer dans les rues de Paimpol, Renan, Mérimée, LuzeI, Anatole Le Braz, les deux Marcel, Achard et Pagnol, les peintres Gauguin, Osterlind et Ary Renan, les compositeurs Guy Ropartz et Paul Le Flem, le chansonnier et poète Théodore Botrel, et bien d'autres que Monseigneur Kerlévéo a évoqués dans Paimpol et son terroir.

La Croix au outils en Plounez

Quand on va vers Paimpol en quittant la N 786, on rencontre une croix surmontée d’un coq. Il reste de l’original, œuvre d’un artisan inconnu, deux photos éditées en cartes postales. L’ancienne croix en bois disparue avant 1914, avait laissé la place à une croix de béton avant qu'elle ne soit reconstituée à l’identique en 1982.

C’est un artisan menuisier de Plounez, Robert HELLOU qui l’a façonnée, dressant des plans précis à partir des photographies anciennes. Les croix de bois étaient nombreuses, mais celle-ci, une des plus curieuses de la série.

On y voit tous les instruments de la passion du Christ : échelle, lances, éponge, marteau et tenailles. La main est celle qui gifla Jésus, la cruche est le symbole du lavement des mains de Pilate. En haut le coq, le soleil et la lune, le cœur, les clous et le « titulus »*, et la Vierge ; en bas l’ostensoir, le crâne et les os croisés.

L’oiseau serait un coq, en rapport avec Pierre, mais ailleurs, au sommet de telles croix, on trouve le symbolique pélican. Aux extrémités des bras et du montant figurent les astres ; selon l’Apocalypse ( VIII, 12) : « et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles ». On retrouve le soleil et la lune sur les plus anciennes figurations de la croix. Ici la lune est à gauche, mais sur les psautiers du XIIIè siècle, elle était à droite au-dessus de Jean, les cornes à gauche ou ou en haut. Les deux lances figureraient les deux gardes à cheval des grands calvaires. Ailleurs, on choisit la « sainte lance » et le bâton à l’éponge. La légende du crâne d’Adam sur le Golgotha se diffusa au XIIIè siècle.

Ce thème des instruments est répandu dans les Côtes-d’Armor ; le menhir de Saint-Uzec en Pleumeur-Bodou a reçu les mêmes figures.

Le goût de ce bric-à-brac mystique culmine au XVIIè siècle avec les illustrations mêlant symboles, allégories, attributs. Cette croix est un magasin d’accessoires pour la représentation d’un mystère.

Dans cette reconstitution de 1982 se manifeste un savoir-faire professionnel qui lui aussi, fait partie de notre patrimoine.

De telles croix sont appelées aussi « Croix des instruments de la Passion » ou « Croix de la Crucifixion ».

D’autres auteurs voient dans les objets décorant ces croix les outils utilisés par les artisans de diverses corporations : charpentiers, maçons, couvreurs…ainsi que des emblèmes maçonniques.

*titulus : écriteau marqué des lettres INRI (Jesus Nazareus Rex Judorum).

D’après O.PAGES : « Croix et calvaires du Goëlo maritime » (Les Presses bretonnes Saint-Brieuc 1983).

Un article de Ouest-France non daté, intitulé : « Une croix aux outils à Paimpol ».

Site internet visité : http://www.ibretagne.net

Bibliographie sommaire

Charles Floquet : Le Temple de Lanleff.

Guy Barthélemy : Paimpol et ses alentours.

Prosper Mérimée : Voyage en Bretagne.

Habasque

O.PAGES : « Croix et calvaires du Goëlo maritime »

(Les Presses bretonnes Saint-Brieuc 1983).

Un article de Ouest-France non daté, intitulé : « Une croix aux outils à Paimpol ».

Sites internet visités

http://www.ibretagne.net

http://merelp.club.fr/bonaparte.html

http://www.plouezec.fr/tourisme/moulin de craca.html

 

  Webmaster
Photos : François Boucher
Guy Mahé
Jean-Claude Le Bloas

Remonter