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Les anciens vicaires et les prêtres de Lanrelas

vendredi 13 avril 2012, par Jean-Claude Coulmé
MOTS-CLÉS :  / affaires_religieuses / patrimoine / AD22 / AD35 / AD56

 

Étude sur les vicaires et prêtres de Lanrelas de 1570 jusqu’à la période post-révolutionnaire.


Messire Julien Macé était recteur en 1570, il fut remplacé comme recteur par Messire Pierre Macé son parent en 1608. A partir de ce moment, il devint curé, c’est-à-dire vicaire et il habitait la Brousse. Il fut inhumé dans l’église, dans la chapelle du Rosaire qui s’appelait autrefois chapelle du Macé, le 6 janvier 1616.

 

Messire Pierre Macé signe recteur de Lanrelas, prieur de Ste Brigitte de Merdrignac et notaire apostolique. Il fut enterré le 27 mars 1647 dans le tombeau de son prédécesseur, près de Saint Pierre, sous les pierres tombales de la famille Macé.

 

Il fut remplacé par Messire Jean Macé qui fut enterré au même endroit le 21 janvier 1649.

 

Il construisit probablement le presbytère, (celui qui précédait le presbytère actuel) car au dessus de la porte d’entrée de la partie reconstruite en 1902 par Monsieur Martin, on voit une vieille pierre encastrée dans le mur et sur laquelle on lit Messire Jean Macé recteur m’a fait faire l’an 1638.

Il procéda, sous son rectorat, a la bénédiction de la chapelle du Temple. (Voir l’article sur les chapelles).

 

Il fut remplacé quelques temps après sa mort par Messire Jean Pippelin, curé qui devint recteur.
Il mourut en fonction le 30 aout 1657 et fut enterré dans la chapelle du Rosaire.

 

Son successeur fut Messire Charles Bréhaud natif d’Evran, il fut inhumé dans l’église de Lanrelas le 28 avril 1659.

 

Messire Yves Morvan recteur, succéda à Messire Charles Bréhaud, il était docteur en théologie et protonotaire du Saint Siège. Originaire de Quimper-Corentin, en Basse Bretagne, il décède à Rennes le 17 décembre 1663. Il fut inhumé au couvent de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Sa sœur, qui vivait avec lui au presbytère, mourut avant son frère et fut inhumée dans l’église de Lanrelas. Elle ne parlait pas le français et fut confessée par le curé d’Eréac qui pratiquait le bas breton.

 

Messire Yves Morvan s’occupa de l’embellissement de l’église. Voila ce qu’il a écrit :

 

Le Prince dont il s’agit, était le Prince de Condé, qu’on a appelé le grand Condé, l’illustre général de Louis XIV, émule de Turenne.
Les Condé étaient devenus propriétaires de Branscian et du Chastellier après les Montmorency qui les avaient acheté aux Villeblanche et ceux-ci probablement aux du Chastellier. Comme nous le verrons dans la suite, un descendant du Grand Condé, connu dans l’histoire sous le nom de duc de Bourbon et qui fut ministre de Louis XV, après, le Régent revendit ces Chastellenies aux de Botrel de la Bretonnière déjà possesseurs de Guillérien et de la Touche Mesléart.

 

Son successeur comme recteur de Lanrelas fut Messire Isaac Desbois, natif de Rennes. Ses deux sœurs vivaient avec lui au presbytère. Messire Desbois dut démissionner à la fin 1684 ou début 1685, mais ne quitta pas Lanrelas, il y resta comme chapelain de Saint Fiacre. Il se retira sans doute à Rennes et son nom ne figure pas sur les registres.

 

Messire Gilles ROBERT, de Rennes, oncle maternel du Bienheureux Grignon de Montfort, fut nommé recteur de Lanrelas à la place de Messire Desbois. Il n’arriva dans sa paroisse que le 31 octobre 1685. Avant son arrivée la paroisse fut dirigée par Messire Julien Grosset de la Chaunière. Messire Gilles Robert ne fit que passer à Lanrelas, il fit du bien. Il y mourut et fut enterré dans l’église le 15 décembre 1687 à 29 ans.

 

Certains historiens du Bienheureux Grignion de Montfort se sont demandés si le saint missionnaire est venu à Lanrelas et il y a prêché. Il est possible qu’il y soit venu du vivant de son oncle, mais il n’y a pas prêché à ce moment vu qu’il n’avait guère que quatorze ans a la mort de Messire Gilles Robert.

 

S’il a évangélisé nos ancêtres, c’était plus tard, au moment où il donnait des missions, Lanrelas n’est pas parmi les paroisses où le Bienheureux a donné ces missions. Messire Gilles Robert avait deux frères prêtre : l’un était attaché à la paroisse Saint Sauveur de Rennes, l’autre religieux.

 

Du 10 décembre 1687 jusqu’au 16 avril 1688, Messire Guy Piaudel de la Touche es Piaudiaux rempli les fonctions de curé d’office.
Messire Georges Le Civelier, natif de Château Gontier en Anjou exerça les fonctions pastorales du 16 avril 1688 jusqu’en 1705. Il ne mourut pas dans la paroisse.

 

A partir du 7 novembre 1705 nous trouvons la signature de Messire Jean ROGER, recteur de Lanrelas.

 

Au dessus de la fenêtre du côté midi de la sacristie se trouve une pierre de taille, avec cette inscription « Par Messire Jean Roger recteur ». Ce recteur a donc fait quelques travaux à l’église, peut être construit la sacristie. Il mourut à Lanrelas et fut inhumé dans l’église le 2 avril 1712. Son frère, recteur de Guignen, assista à l’enterrement.

 

Messire Charles LE FORESTIER succéda à Messire Jean ROGER le 7 mai 1712. Il mourut à Lanrelas et fut inhumé dans l’église le 23 juillet 1718 à 34 ans.

 

Messire François JULIEN fut nommé curé d’office le 30 juillet 1718 et recteur de Lanrelas le 16 février 1719.

 

Il semblerait que François Julien soit resté peu de temps à Lanrelas. Sa dernière signature comme recteur de Lanrelas est sur un acte daté du 22 juillet 1719.
Messire C. DUPORTEAU exerça ses fonctions comme recteur de Lanrelas du 26 juillet 1719 au 22 juillet 1797. Sous son rectorat la foudre tomba sur l’église. Le clocher actuel n’existait pas, il a été construit au milieu du XIX e siècle. Le clocher de cette époque devait être placé au coté de l’église.
Voici le récit de cet évènement :
« Le 27 décembre 1733, vers une heure et demie de l’après midi, le tonnerre tomba sur l’église et dépouilla le clocher et n’y laissa que la latte, cassa les lambris à divers endroits de l’église, fit deux trous dans la muraille de la chapelle du Rosaire vers midi, l’un au haut de la dite muraille à coté de la vitre et l’autre proche de la porte de la sacristie, entre la dite porte et mon confessionnal qui fut renversé et porté de sa place à trois enjambées dans le Rosaire, et les planches du fond furent toutes déplacées et rompues aussi bien que le siège. Il fit deux lézardes dans la surface de la muraille vers le nord entre l’autel de saint Fiacre et les piliers du clocher et enfin sortit par la vitre de la fenêtre de la chapelle ou est la petite porte qu’on appelle la porte des hommes, brisa tout le verre de la dite vitre et la pierre d’en bas dont il emporta un morceau gros comme un homme, jusque dans le chemin. Nous avons été obligés de reprendre ce pignon dès les fondements et nous avons fait refaire la vitre semblable à celle qui est à coté du grand autel du coté nord, quoiqu’elle fut semblable à la vitre qui est à la troisième chapelle ou est située la porte du chapiteau. »

 

Ce n’était pas fini avec les orages.
En voici encore un autre :
« Le dimanche 9 janvier 1735, il fit un ouragan qui commença vers les sept heures du soir et dura jusqu’au lendemain et fit beaucoup de dommages aux maisons, en jeta quelques unes à bas et découvrit les autres, décima environ un tiers des pommiers, abattit des chênes qu’il déracina également. Il fut encore plus violent et fit encore plus de mal dans les paroisses circonvoisines que dans celle-ci. ».
Messire C.Duporteau ne décéda pas à Lanrelas.

 

Messire Pasdelou n’eut la charge de la paroisse que du 22 juillet 1737 au 17 novembre 1737

 

Messire François Pairier arriva comme recteur au mois de décembre. (on trouve aussi quelques fois Poirier). Originaire de Ménéac sous Bécherel. Il vivait en famille au presbytère, sa mère y décéda le 5 février 1754.

 

Il avait aussi une sœur Marie Pairier dame de la Pommeraye , qui après la mort de son frère continua d’habiter dans le bourg. Elle fut enterrée au pied de la croix du cimetière le 15 avril 1768.

 

Il semble qu’à cette époque on avait complètement cessé d’enterrer dans l’église et dans les chapelles de Saint Jacques et de Saint Malo et même dans le cimetière de cette dernière chapelle.
Les inhumations avaient cessé beaucoup plus tôt dans la chapelle de Saint Régent. A partir de ce moment en enterrait dans le cimetière de l’église et dans le cimetière de Saint Jacques (cimetière actuel).
Messire François Pairier fut un des derniers inhumés dans l’église.

 

Voici son acte de décès : Messire François Pairier, recteur de cette paroisse, âgé de 60 ans et quelques mois, décédé au presbytère le treize, a été inhumé le 14 mai 1764, en présence des soussignants P.Fleury, curé de Plumaugat, G. Delalande prêtre, JJ Orinel prêtre, A Juhel prêtre, J n Brisorgueil prêtre, Yves Hervé, J Renault, JJ Josse curé.

 

Les arrêts du Parlement de Bretagne
"Dès le XVIIe siècle, le Parlement de Bretagne intervient. Le 19 août 1689, il s’inquiète : « La plupart des fidèles sont portés à désirer être inhumés dans les églises et au lieu de contribuer à les entretenir et orner, ils les rendent non seulement malpropres, mais ils en ruinent le pavé d’une telle sorte qu’il en coûte beaucoup pour le réparer ».
L’argumentation en faveur de l’enterrement au cimetière est matérielle : le dallage dans l’église est sans cesse démonté et remis inégalement.
Le recteur d’Audierne, lors d’un sermon le 10 mars 1658, avait regretté le « défaut d’aplanissement des pierres tombales ».
Par contre, l’arrêt daté du 16 août 1719, qui interdit l’enterrement dans les églises, s’appuie sur des arguments nouveaux :
« Les maladies contagieuses qui sont dans cette ville (Rennes) font tous les jours mourir quantité de personnes qu’on enterre dans les églises ; ce qui peut augmenter la contagion, le remuement des terres infectées par les corps-morts répandant une exhalaison très dangereuse ».
Le Parlement de Bretagne était en avance dans la lutte contre les épidémies, par rapport au Parlement de Paris, qui commanda une enquête aux médecins à ce sujet en 1737, et au Parlement de Toulouse qui rendit un arrêt le 3 septembre 1774 contre la pratique des enterrements dans les églises. Un arrêt de Parlement de Bretagne du 2 octobre 1741 rappelle l’interdiction d’inhumer dans les églises et les chapelles, au moment où une épidémie de dysenterie provoque quatre-vingt mille décès dans la province."
[http://www.bretagne.com/fr/layout/set/print/content/view/full/7981]

 

Messire Julien Brisorgueil du Rohan parait comme curé d’office aussitôt après le décès de Messire Pairier.

 

Messire Jean Goron, prêtre originaire de la paroisse de Tréhorenteuc, domicilié de celle de Néant signe comme recteur de Lanrelas le 22 aout 1764. Il exerça le saint ministère pendant presque 10 ans. Il fut ensuite en butte à une violente persécution et calomnié par des personnes qui se rétractèrent plus tard. Son ministère devenant presque impossible, il quitta son poste en février 1774.

 

Messire Manceau a écrit qu’il mourut comme un saint à Néant, ou il s’était retiré, après avoir annoncé à l’avance, le jour de sa mort qui arriva le 7 octobre 1789.

 

Messire François Toussaint HUET de Corseul fut nommé curé d’office au départ de Messire Goron puis recteur le 25 novembre 1774. Il démissionna le 20 octobre 1775 et resta encore à Lanrelas comme curé d’office jusqu’à la fin de l’année 1776. Par la suite il fut recteur de Pleurthuit, puis d’Eréac ou il décéda le 17 novembre 1800. Il avait été forcé d’immigrer à Jersey pendant la révolution.

 

Messire François Coulombel de Guenroc arriva à Lanrelas au commencement de l’année 1777. Il décéda 10 ans après à l’âge de 42 ans. Il fut enterré le 25 avril 1787. Il n’eut que le titre de curé d’office.

 

Messire Jean Vitré, curé de Lanrelas le remplaça et exerça les fonctions jusqu’en octobre 1789, ensuite il devint le premier recteur de Rouillac, trêve de Sévignac. Il était né à Breteil, près de Montfort, le 2 avril 1751.

 

Pendant la révolution il se réfugia à Jersey, mais en revint de bonne heure et se cacha dans le pays comme Messire Manceau curé de Lanrelas et Lecoq curé d’Eréac. Il décéda à Rouillac chez Jacques Basset, au Clos Quémart le 6 janvier 1804 à l’âge de 52 ans. (Je n’ai pas trouvé l’acte de décès).

 

Messire Mathurin MANCEAU curé de Lanrelas, devint curé d’office jusqu’à l’arrivé du nouveau recteur.

 

Messire Jean Guillaume Béllouart était né à Paimpont le 14 février 1725.

 

Il fit ses études chez les jésuites à Rennes et fut ordonné prêtre le 14 mars 1750. Mgr Gabriel Courtois de Pressigny, dernier évêque de Saint Malo, le nomma recteur de Lanrelas le 28 octobre 1789.

 

Ci-dessous l’histoire de Messire Bellouard raconté par Monsieur le recteur de Lanrelas en 1927 :

 

« Monsieur l’abbé Lemasson m’a autorisé à tirer parti de ce qu’il a publié sur Lanrelas, spécialement dans son Histoire des paroisses du Pays de Dinan au moment de la Révolution. Aussi je le suivrai pour cette époque en le complétant par des renseignements que j’ai trouvés ailleurs.

 

A son arrivée à Lanrelas, Messire Bélouart trouva le presbytère en si mauvais état d’habitabilité que des réparations urgentes s’imposaient. En attendant qu’elles fussent exécutées, il dut prendre momentanément pension avec son vicaire (Mr Manceau) chez une vieille fille appelée Anne Renouvel tertiaire du Sacré Coeur.

 

J’ai constaté que depuis le départ de Messire Goron, le presbytère n’était pas habité par les prêtres, mais par une famille de la paroisse, et j’ai trouvé deux baptêmes d’enfants de cette famille nés au presbytère.

 

Le 20 février 1791, le Recteur de Lanrelas déclara très nettement à sa municipalité qu’il ne prêterait jamais le serment qu’on lui demandait, à moins que le Pape ne confirme les décrets sur la Constitution civile du clergé.

 

Le 12 juin suivant, cet excellent prêtre se refusa positivement à donner connaissance à ses ouailles de la Lettre de l’évêque intrus Jacob et se refusa même à ce que le maire en donnât lecture. Cependant malgré sa fidélité aux bons principes, Me Bélouart demeura dans sa paroisse, faute de trouver un curé constitutionnel pour le remplacer. C’est en vain qu’on avait élu son vicaire. Ses principes étaient trop solides pour qu’ils lui permirent d’accepter une telle intrusion. C’est ainsi que le vaillant recteur de Lanrelas était toujours à son poste lors de l’application de la loi du 26 aout 1792, qui l’obligeait comme fonctionnaire public, insermenté sexagénaire à s’emprisonner à la maison de réunion crée à Saint-Brieuc.

 

Messire Bélouart ne se soumit point à cet ordre et demeura au milieu de ses ouailles, jusqu’à ce que l’on vint l’en arracher. Cet instant ne devait pas tarder. A la suite de son arrêté du 1 er décembre 1792, le Directoire des Côtes du Nord prescrivit le 24 décembre suivant au district de Broons de faire saisir tous les prêtres insermentés de sa région par les brigades de gendarmerie de Broons et de Merdrignac. En conséquence le maréchal des logis Pinot et quatre autres représentants de la force armée arrêtèrent à sa demeure Mr Jean Bélouart. Le firent monter à cheval et le conduisirent à Broons le 30 décembre 1792. De cette localité on le fit diriger de brigade en brigade sur Saint Brieuc ou on l’interna comme un dangereux criminel à la maison de réunion des Filles de la Croix : il avait alors 66 ans. Transféré de là aux Carmélites de Guingamp, avec les autres ecclésiastiques exagénaires ou infirmes des Côtes du Nord aux environs du 20 octobre 1793.

 

Messire Bélouart ne fut rendu à la liberté que le Vendredi Saint 3 avril 1795, à la suite de l’arrêté des représentants Guezno et Guermeur, en date du 16 mars précédent, après avoir subi 27 mois d’une dure captivité.
Aussitôt libre ce bon pasteur revint au milieu de ces ouailles qui le revirent avec joie, et reprit près d’elles l’exercice de son saint ministère. Il se refusa cependant à signer la formule de soumission « in globo » aux lois de la République, prescrite par la loi du 11 prairial an III (17 juin 1795) et urgée quant à l’application par le décret du 20 fructidor suivant (6 septembre). A plus forte raison n’accepta-t-il pas les obligations imposées par la loi du 7 vendémiaire an IV sur les cultes (27 septembre 1795) et fit-il tout son possible pour détourner ses confrères voisins de se lieu par ces formules captieuses et dans lesquelles on pouvait toujours craindre que ne fût blessée l’orthodoxe catholique.

 

Cependant, expliquait la municipalité de Lanrelas, le 23 fructidor an IV (11 septembre 1795), ce prêtre n’a jamais prêché que la paix et la concorde. Il a toujours obéi à la loi et est encore prêt à s’y conformer, mais ses opinions religieuses ne lui permettent pas de faire la soumission qu’on exige. Du reste il a cessé ses fonctions. Sans doute l’abbé Bélouart cessa d’exercer dans l’église de Lanrelas, mais il continua quand même de remplir en secret tout le ministère possible auprès de ses paroissiens. Sa présence et son influence exaspérèrent les révolutionnaires qui jurèrent sa perte. On le signala aux nombreuses colonnes mobiles qui sillonnaient la région ; elles ne devaient pas tarder à s’en défaire.

 

« Une troupe de républicains armés qui assassinèrent le même jour trois autres personnes de Lanrelas vinrent à arrêter Messire Bélouart le 6 janvier 1796, puis le mirent à mort la nuit suivante près des Ponts de Lanrelas ».

 

Dans les Martyrs de la Foi, l’abbé Guillon fait le récit de la mort de Messire Bélouart, tel qu’il l’a entendu d’un témoin oculaire.

 

« Des contre chouans, accompagnés de quelques soldats républicains, saisirent l’abbé Bellouard le 6 janvier et le renfermèrent d’abord dans une chapelle située dans le bourg, dite chapelle saint Jacques ; puis, la nuit étant bien avancée, les soldats le firent sortir pour le mener dans un champ voisin, ou ils le massacrèrent à coup de baïonnettes. Tout son corps était tellement percé de coups dans le dos, dans la tête, dans les cotés et dans le ventre que ses intestins en sortaient. Quand les barbares l’entendaient prononcer les noms de Jésus et de Marie, ils s’écriaient : Ah ! bien enfonce lui plus avant ta baïonnette. Au rapport des meurtriers plus il prononçait le nom de Jésus, plus il crevait de coup de baïonnettes. En le conduisant au supplice, ils avaient tous des chandelles allumées, comme marque de leur triomphe. Le lendemain matin ils revinrent voir ce que l’on avait fait et tirèrent sur ceux qui étaient à l’ensevelir, dont l’un fut blessé très dangereusement à la hanche par une balle. »

 

A la page 211 du tome II de son Histoire de la persécution révolutionnaire en Bretagne, Tresvaux du Fraval raconte cette même scène, mais a confondu Mr Goron (qu’il écrit Gouron) avec Mr Bélouart, et il ajoute quelques détails qui semblent très vraisemblables et que voici : « Une colonne mobile arrive à Lanrelas et demande à parler au recteur. Son commandant prétexte qu’il ne veut lui faire aucun mal : néanmoins on refuse de lui dire ou il est. Le lendemain la colonne reparait sans qu’on ait prévu sa venue, Mr Bélouart n’avait pas fui ; on le savait, et tout le jour on le retint prisonnier dans l’église. La nuit suivante, on feint de la conduire à Broons, éloigné de quelques kilomètres, mais à quelques pas du bourg, on le transperce de coups de baïonnettes ».

 

L’ouvrage : Le Diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire spécifie que le champ du martyre est placé à l’angle formé par les routes d’Eréac et de Broons, sur les bords de la Rance, là ou se trouve aujourd’hui la maison et le jardin de Mr Alexis Lebas. Il y avait là autrefois une croix, qui a été transportée à quelques mètres plus loin sur la route du Rocher. Était-ce un souvenir de la mort de Monsieur Bélouart ?

 

Les trois personnes tuées par la même colonne mobile étaient : Jacques Boulogne, journalier âgé de 30 ans, tué le 6 janvier vers 6 heures du soir à la ville d’Aval ; Julien Ribault, fils de Jean Baptiste, âgé de 21 ans, tué auprès de sa maison à Saint Malo le 7 janvier vers 9 heures du matin ; Julien Renault fils de Jean, du Rouandel, âgé de 20 ans, tué le 7 janvier vers 9 heures du matin à Saint Malo. En quittant le Bourg de Lanrelas, cette colonne mobile est donc allée au village de Saint Malo. Peut-être
cherchait-elle quelque prêtre caché dans les environs de la chapelle. »

 

Voici l’acte de décès de Mr Béllouart d’après les registres d’état civil : l’acte de décès n’indique pas ou Mr Bellouard a été enterré, c’était sans doute dans le cimetière de l’église et sa tombe n’existe plus.

 

A Lanrelas, surtout a la fin du seizième siècle et pendant le dix septième, il y avait un grand nombre de prêtres originaires de la paroisse. Certains y revenaient après avoir exercé ailleurs leur ministère, d’autres passaient toute leur vie à Lanrelas, vivant sur leur patrimoine, cultivant leur terres. Parmi eux quelques uns étaient curés ou auxiliaires, d’autres desservaient les chapelles ou étaient à l’église paroissiale.

De 1550 à 1588
J.Regnault,
Dupré,
J.Payoux,
Eon,
Faynel,
Guillaume Macé +1559, Lecompte, Pierre Blanchard, François Odie,
Jean Grosset +31 mars 1598 (AD_ 22_5MI_0328_0922),
Jean Odie, Amaury Touzemouche,
Jean Marivin + 26 janvier 1602 (AD_ 22_5MI_0328_0927),
Olivier Chevallier + 6 avril 1594 (AD_ 22_5MI_0328_092912),
Amaury Lhermine, Amaury Madigan,
Bertrand Murgallé + 9 mai 1599 (AD22_5MI_0328_0924),
François Madigan +27 juin 1593 (AD22_5MI_0328_0910),
Amaury Leray + 5 janvier 1623 (AD22_5MI_0328_0955),
Michel Lejart, Laurent Ogier,
Yves Lemestayer +19 janvier 1598 (AD22_5MI_0328_0921),
Jean Bénye le jeune + 2 juillet 1598 (AD22_5MI_0328_0923),
Jean Thominiaux,
Guillaume Blanchard +29 mai 1592 (AD22_5MI_0328_0908),
Jean Hervé le vieil +5 mai 1594,
Jean Bénye l’ainé +16 janvier 1599 (AD22_5MI_0328_0923),
Jean Grosset +28 mars 1599 (AD22_5MI_0328_0924),
Yves Hervé +20novembre 1607 (AD22_5MI_0328_0931),
Jean Ozille + 11 aout 1604 (AD22_5MI_0328_0929),

 

A partir de 1588 nous trouvons quelques uns des noms précités, puis ceux de :
Messire Pierre Macé qui devint recteur,
Amaury Guérin du Chênot, inhumé le 24 janvier 1602 (AD22_5MI_0328_0927),
François Régnault,
Alain Letort ,
Guillaume Eon de la ville Audrain (ancien village situé près de la Gravelle) inhumé 11 Septembre1607 (AD22_5MI_0328_0931),
Bertrand Brisorgueil de la Couldre près le Rohan inhumé le 20 juillet 1639 (AD22_5MI_0328_1003),
Jacques Rouault inhumé le 5 mai 1594, Robert Hervé de la Borgnais inhumé le 14 mai 1599 (AD22_5MI_0328_0924), Julien Béchu de la Delinais (serait-ce la Glinais) inhumé le 19 avril 1600 (AD22_5MI_0328_0926), Amaury Junou inhumé le 29 octobre 1592 (AD22_5MI_0328_0908), Christophe Rabuan (C’est probablement lui qui a été curé de Saint Malo de Dinan),
Guy Lemoyne,

 

Guillaume Baschelier,
Etienne Benye de la Brousse enterré le 20 avril 1599 en l’église Saint Malo de l’Isle (AD22_5MI_0328_0924),
Pierre Guérin enterré le 23 février 1592 (AD22_5MI_0328_0924),
Jean Hervé le jeune du Temple de Chêne ou Clerc enterré le 29 juillet 1602 (AD22_5MI_0328_0928),
Guillaume Lebas de la Chaumière enterré le 17 octobre 1627 (AD22_5MI_0328_0928 )(il semble avoir été chapelain de St Malo),
Bertrand Rouxel du Temple enterré le 14 juillet 1644 (AD22_5MI_0328_0996),
Robert Brisorgueil de Saint Régent enterré le 12 mai 1618 (AD22_5MI_0328_0996),
Jean Odie de la Ville Odie, Laurent Macé de la Guesnais enterré 16 octobre 1607 (AD22_5MI_0328_0931),
Guillaume Eon le jeune enterré le 29 septembre 1606 dans l’église de Saint Nicolas de Nantes (AD22_5MI_0328_0930),
Jean Prodhomme de la Houinelais enterré le 7 octobre 1613 (AD22_5MI_0328_0940),

 

Julien Ozille de Saint Régent ( c’est probablement lui qui a été recteur de Trémorel),
Bertrand Eon de la Ville-Louais enterré le 27 février 1628 (AD22_5MI_0328_0965),
Yves Hervé de la Guesnais qui fut longtemps curé de Lanrelas et fut enterré le 22 juillet 1655 (AD22_5MI_0328_1025),
Guillaume Laignel de la Brousse curé de Lanrelas,
Etienne Payoux de Bourien enterré le 26 mars 1631 (AD22_5MI_0328_0970) ( Il était curé de Lanrelas et faisait du ministère surtout à la chapelle Saint Malo),
Robert Grosset de Guillérien,
Amaury Guillard des Couëts,
Yves Santier de la Houinelais enterré le 21 février 1618 (AD22_5MI_0328_0946),
Pasquier Touzemouche de Chirpel enterré le 8 avril 1619 (AD22_5MI_0328_0948),
Laurent Duchesne de Saint Malo enterré le 16 avril 1622 (AD22_5MI_0328_0954),

 

Olivier Leray de Guillérien curé de Lanrelas enterré le 12 octobre 1638 (AD22_5MI_0328_0984),
Pierre Hingand du Temple enterré le 19 octobre 1623 (AD22_5MI_0328_0959),
Yves Josse de Saint Régent le 2 Aout 1637 (AD22_5MI_0328_0982),
Jean Ozille de Grasland curé de Lanrelas enterré le 25 août 1683 à 91 ans (AD22_5MI_0329_0323),
Guillaume Henry de Gironne enterré le 27 juin 1631 (AD22_5MI_0328_0971)( le même jour mourut une fille Henry, sans doute sa sœur, puis une autre personne du même village et tous les trois sont indiqués comme étant mort de la peste),
Amaury Lhermine du Russe curé de Lanrelas enterré le 13 janvier 1637 (AD22_5MI_0328_0981),
Jean Macé du Rohan recteur de Saint Philibert dans l’île de Ré y fut enterré le 26 juillet 1630,
François Macé des Rues Miquel (cette maison devait être dans le bourg) chapelain de saint Fiacre enterré le 22 janvier 1637 dans l’église paroissiale dans la chapelle des Macé (AD22_5MI_0328_0981),

 

Julien Blanchard de la Tréponais enterré le 23 juillet 1635 (AD22_5MI_0328_0979),
Jacques Ozille de la Ville-es-Roussiaux,
Robert Berhault, en 1636 on trouve François Macé diacre, puis on n’en parle plus,
Julien Touzemouche de la Guenais,
Olivier Brisorgueil de la Brousse enterré le 25 février 1642 (AD22_5MI_0328_0992),
Guillaume Madigan enterré le 16 octobre 1658 (AD22_5MI_0328_1033),
Yves Madigan curé de Lanrelas et chapelain de Saint Fiacre enterré a la chapelle des Macé le 7 janvier 1666 à 45 ans (AD22_5MI_0328_1057),
Guillaume Piaudel chantre à l’église Saint-Etienne de Rennes fut enterré à Lanrelas dans la chapelle des Macé le 22 juin 1650 (AD22_5MI_0328_1019),
Yves Déas enterré le 3 octobre 1653 (AD22_5MI_0328_1022),
Georges Renault enterré le 27 décembre 1653 (AD22_5MI_0328_1023),
Pierre Blanchard enterré le 16 octobre 1658 (AD22_5MI_0328_1033),
Olivier Rouault,

 

François Cheptel des Couëts curé de Lanrelas sous le rectorat de Messire Yves de Morvan, curé d’office à la mort de celui-ci jusqu’à l’arrivée de Messire Isaac Desbois nouveau recteur et fut enterré le 4 juillet 1677 (AD22_5MI_0329_0078),
René Belleville curé de Lanrelas sous le rectorat de Messire Isaac Desbois n’était pas originaire de la paroisse et n’y mourut pas,
François Lejart de la Chaunière,
François Leray de Guillérien curé de Lanrelas enterré le 3 mars 1677 (AD22_5MI_0329_0066),
Yves Leray de Guillérien célébra sa première messe en la fête de l’Epiphanie le 6 janvier 1669,
Louis Pipelin de la Gravelle enterré le 21 septembre 1721 à 81 ans curé de Lanrelas et chapelain du Temple ou il faisait surtout du ministère (AD22_5MI_0329_1215),
Julien Grosset de la Chaunière curé de Lanrelas enterré le 2 octobre 1700 à 55 ans (AD22_5MI_0329_0716) ( Nous avons vu précédemment qu’il fut curé d’office en attendant l’arrivée de Messire Gilles Robert recteur) ; ensuite il fut curé de Broons et revint mourir à la Chaunière,

 

Gilles Juhel de l’Heume, curé de Lanrelas et chapelain de Saint Malo des Pieux de Sauldres enterré le 28 mars 1712 (AD22_5MI_0329_1059) ;
Messires Joseph GAULT de Guité, sieur du Rochay, prêtre de Lanrelas, enterré le 10 avril 1696 à 33 ans (AD22_5MI_0329_0602) ;
Guy Piaudel de la Touche es Piaudiaux curé de Lanrelas et curé d’office à la mort de Mr Gilles Robert recteur, enterré le 4 septembre 1693 (AD22_5MI_0329_0536) ;
Amaury Manigan curé de Lanrelas,
Guy Ozille de la ville Réalland, curé de Lanrelas enterré le 5 décembre 1706 à 37 ans (AD22_5MI_0329_0910) ;
Amaury Blanchard dit sa première messe le 12 juin 1699.

 

En 1711 paraissent Michel Lemoine de la Bodinais curé de Lanrelas et chapelain de Saint-Malo et Michel Bernard curé de Lanrelas.

 

A cette époque on trouve aussi les signatures de Michel Lerin et de François Robillard prêtres, de Laurent Forcoueffe qui fait un peu de ministère à la chapelle Saint Malo.

 

En 1712 eut lieu l’enterrement de Monsieur Béchu, clerc de cette paroisse et a la cérémonie a assisté un diacre Mathurin Lelièvre qui à partir de 1715 fait du ministère comme curé.

 

En 1715 également Jean Pignon de la Ville d’Aval, diacre, assiste à l’enterrement de son père et a partir de 1718 fait du ministère comme curé de Lanrelas. La même année Messire Cousin fut curé de Lanrelas, mais pour peu de temps ; il ne devait pas être originaire de la paroisse.

 

François Béchu, sous diacre le 17 mai 1736, puis prêtre, fit pendant quelques temps du ministère à Lanrelas et devint ensuite curé d’Eréac ; il mourut à la Ville Odie le 5 décembre 1750 à 55 ans.

 

Guy Pierre Béchu fit lui aussi un peu de ministère à Lanrelas après son ordination sacerdotale, à partir de 1732 puis quitte définitivement la paroisse, sans doute pour exercer ailleurs.

 

En 1731 on trouve comme curés de Lanrelas : J. Miteul, à cette époque il y avait des Miteul au Val de Rance et Jean Lebas du Russe enterré le 10 février 1756. En 1722 aussi se rencontre la signature de Leray prêtre.

 

De 1739 à 1764 J.J.Josse fut curé de Lanrelas.

 

Le 2 octobre 1739 on voit paraitre Jean Baptiste Renouvel de la Gravelle qui fut enterré le 31 décembre 1784.

 

En 1756 M. Faisnel prêtre signe un registre.

 

Vers 1760, Messires Mathurin Letort de la Ville-es-Macé, chapelain du Temple, et Alexis Juhel de la Houinelais, mort victime de la persécution révolutionnaire commencent leur ministère. Nous en reparlerons dans la suite en donnant quelques détails sur chacun d’eux. Le 17 mai 1764, ils assistent à l’enterrement de Messire François Pairier recteur. L’acte de décès est également signé de Messires J. Miteul ancien curé, JJ. Josse curé et Julien Brisorgueil du Rohan, qui fut curé d’office jusqu’à l’arrivée du nouveau recteur, Messire Jean Goron.

 

Messire Julien Brisorgueil ne parait ensuite qu’environ deux ans avant sa mort survenue au Rohan. Il fut enterré le 16 aout 1785.

 

Sous le rectorat de Messire Jean Goron, Messire Alexis Juhel et Yves Lemoine furent tous deux curés de Lanrelas. Tous deux aussi étaient de la Houinerais. Messire Mathurin Letort et Gabriel Mauny du Rohan firent également du ministère dans la paroisse.

 

En juin 1771 arrive comme curé, Messire Jean Pirois, né à Trémeur le 27 janvier 1741, d’Urbain et de Françoise Geffros ; il fut ordonné prêtre à Dol le 16 septembre 1767. Il quitte Lanrelas en mars 1774 et devient chapelain de Notre-Dame de Recouvrance à Caulnes. Pendant la révolution, la municipalité de Saint Méloir-sous-Bourseul aujourd’hui Saint Méloir-des Evis , canton de Plélan le Petit, le demanda comme curé provisoire, mais cette paroisse fut momentanément supprimée. Messire Pirois mourut le 22 septembre 1788, dans son village natal.

 

Messire Jean Vitté, dont nous avons parlé, arriva comme curé le 25 février 1779. Devenu curé d’office à la mort de Messire Coulombel, puis recteur de Rouillac ; il fut remplacé comme curé le 13 mai 1767 par Messire Mathurin Manseau. Il était né à Loyat le 5 décembre 1749 de Pierre et de Marguerite Chéhu , et avait fait ses études à Saint-Méen.

 

Pendant la révolution, il refuse de s’assermenter et refuse de même le poste de curé constitutionnel de la paroisse qu’on lui offrit. La loi du 26 aout 1792 l’oblige à s’exiler ; il ne quittera Lanrelas pour Jersey que vers la fin de septembre ; mais il revint de bonne heure et fit du ministère en se cachant à Lanrelas et dans les paroisses voisines. En 1797 on lança contre lui une sentence de déportation à la Guyane, mais on ne put le prendre. A la réorganisation du culte, il fut nommé recteur de Lanrelas le 16 janvier 1804. Il mourut le 10 novembre 1822, âgé de près de 73 ans. (Je n’ai pas trouvé son acte de décès)

 

Messire Letort
Pierre Mathurin Letort, fils d’honorables personnes, Mathurin Letort et Renée Hervé, né d’aujourd’huy 3 février 1729 au village de la Ville es Macé, a été baptisé le même jour et a été parrain Pierre Lemarchand et marraine Jacquemine Boivant, qui ne signent. J. Miteul prêtre.

 

Tel est l’acte de baptême du dernier chapelain du Temple. Celui-ci étudia chez les jésuites de Rennes et fut ordonné prêtre en mars 1754. Il vécut toujours à la Ville es Macé, desservant les fondations du Temple et des Ménettes aidant aussi au ministère paroissial. Il refusa le serment à la constitution civile du clergé, mais ne fut pas obligé de s’expatrier, car il mourut le 17 juin 1792 et fut enterré dans le cimetière de l’église. Les prêtres de Lanrelas et de Plumaugat assistèrent à ses obsèques.

 

Messire Alexis Juhel
Alexis, fils de Maitre René Juhel, procureur fiscal de la juridiction de la Touche Mesléart, et d’honorable femme Anne Eschart, son épouse, né au village de la Houinelais le 26 février 1734 et baptisé le même jour. A été parrain honorable homme Guillaume Lemoyne qui ne signe et marraine Demoiselle Magdeleine Le Jard, demoiselle du Rocher, qui a signé.
Signé : Magdeleine Lejard, Thérèse Lefebvre C. Duporteau, recteur.

 

Tel est l’acte de baptême de l’abbé Juhel. Celui-ci étudia chez les Jésuites de Rennes, il fut tonsuré le 20 septembre 1755, sous diacre en septembre 1757, diacre le 11 mars 1758 et prêtre en septembre suivant. Après son ordination sacerdotale, il vécu chez lui à la Houinelais faisant parfois du ministère comme vicaire et chapelain de Saint-Malo. Il refusa aussi le serment à la constitution civile du clergé. Devant les dangers qui le menacent, comme tous les bons prêtres, il ne cherche pas à émigrer, mais se cache dans les champs, les bois et les genets. Il mène cette existence si pénible et si dangereuse environ quinze mois. Fatigué à la fin il se fia aux promesses d’un agent révolutionnaire nommé Mahé, et se livra à lui.
Conduit à Saint-Brieuc, il comparut devant le tribunal révolutionnaire des Côtes du Nord, qui, en sa qualité de prêtre réfractaire demeuré en France en violation de la loi du 29 et 30 vendémiaire an II, le condamna à la déportation sur la côte ouest d’Afrique et à la confiscation de ses biens. Au mois de mars suivant le Directoire des Côtes du Nord composa un convoi de prêtres destinés à s’embarquer à Rochefort pour l’Afrique. Messire Juhel, quoique sexagénaire en fit partie. Mais sa santé épuisée ne lui permet pas de supporter les fatigues de ce pénible voyage, il expira sur la galiote l’Andrée, en rade de Nantes le 10 avril 1794 et fut inhumé dans le cimetière de Chantenay. Monsieur Alexis Juhel est donc lui aussi un confesseur de la foi.

 

Messire Yves Lemoine
Yves, fils légitime d’honorables personnes René Lemoine et Amaurye Payoux, son épouse, né de ce jour à la Houinelais, a été baptisé par moy soussigné le 13 novembre 1746 et ont été parrain et marraine honorable homme Yves Lemoine qui signe et honorable femme Jeanne Lemoine qui a déclaré ne pouvoir signer. Signé : Yves Lemoine, François Poirier recteur.

 

Yves Lemoine étudia à Saint Méen et fut ordonné prêtre le 27 mars 1779. Il fit du ministère à Lanrelas et fut même curé pendant quelques années. Il devint curé de Mauron en 1787. L’abbé de Paimpont à qui appartenait la nomination du recteur de cette paroisse le nomma à ce poste le 27 mai 1790. L’assemblée constituante ayant déjà supprimé les abbayes, le District de Vannes déclara cette nomination nulle. Messire Yves Lemoine refusa, lui aussi le serment constitutionnel et ne voulut point émigrer. Il se cacha dans le pays et les révolutionnaires le notaient comme « fanatique à pendre »

Arrêté le 14 juillet 1799 à la Ville Martin en Mauron, il fut condamné à la déportation par l’administration départementale du Morbihan. Il arriva à l’île de Ré le 26 août 1799 et fut libéré le 19 février 1800 et revint à Mauron le 1 mars suivant. Sa nomination comme curé concordataire de cette paroisse est du 28 octobre 1802. Il démissionna le 28 octobre 1808 et mourut à Mauron le 20 mars 1820.

 

Messire Gabriel Mauny
L’histoire des paroisses du pays de Dinan indique l’abbé Mauny comme né à Lanrelas, le 13 aout 1742, de Joseph Mauny et de Marie Janvier. Or j’ai constaté qu’il ne figure pas sur les registres paroissiaux d’état civil à cette date. Le diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire le donne comme né à Saint Méen et venu tout jeune au Rohan en Lanrelas, dans une propriété de sa famille. C’est probablement ce dernier ouvrage qui a raison. Gabriel Mauny étudia à Saint-Méen et à Dinan ; il fut ordonné prêtre le 16 septembre 1767. Après son ordination sacerdotale il habite toujours le village du Rohan, se livrant à l’agriculture comme petit propriétaire exploitant. Il desservira aussi dans l’église paroissiale la chapellerie des Mouchets pour laquelle il avait été présenté par Guy Pierre Duval propriétaire de la Touche-Mesléart.

 

De temps en temps il faisait également du ministère dans la paroisse, mais sans avoir jamais eu le titre de curé. Comme tous les autres prêtres de Lanrelas, il refusa le serment à la Constitution civile du clergé. Dans la nuit du 26 au 27 juin 1791 il fut l’objet d’un vol important de soit disant patriotes, qui sous prétexte de trouver chez lui des documents contre révolutionnaires, lui dérobèrent 1900 livres en pièces, sa montre et de l’argenterie. Après l’emprisonnement du recteur Bélouart, à la demande de la municipalité, il accepta de faire du ministère comme curé provisoire.

 

Pendant la Terreur il ne fut pas inquiété. Mais le 11 mars 1795 des brigands le tuèrent de deux coups de fusil chez lui, dans la cour, auprès d’un tas de glé. Une enquête fut ouverte et faite par Félix Duval juge de paix du canton de Plumaugat, Laurent Binard son greffier, Guillaume Bouvier officier de santé, Toussaint Lemoine maire, Jean Thominiaux et Joseph Chardevel notables, Jean Juhel, officier public. On examina le cadavre et on interrogea comme témoins : Marguerite Fleury du Rohan, Françoise Ledain épouse de Jean Jaslet du Gué Raffray, Marie Ermel épouse de René Chevalier de la Ville Réalland qui travaillaient dans le courtil près le Rohan à faire de l’avoine avec Jean Jaslet et Olivier Gicquel et qui avaient entendu les deux coups de feu. Cette enquête tient trois grandes pages des registres paroissiaux d’état civil.
( AD0022_5MIEC_150_05_1083 & AD0022_5MIEC_150_05_1084 )

 

Sources
Archives départementales des Côtes d’Armor
Archives départementales d’Ille et Vilaine
Archives départementales du Morbihan
Bulletins paroissiaux « Le Rocher » de Lanrelas


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