Rue du Manoir

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

Maintenant, nous allons emprunter la rue du Manoir anciennement désignée " la Grand-Rue".

 

C’est à travers de vieux parchemins de vélin que nous découvrons les us et coutumes de la seigneurie du Plessix Gauteron.

Chaque année, le lundi de Pentecôte, au bourg de Sévignac, les gens de bas état qui avaient passé leur première nuit de noce dans la paroisse de Sévignac, devaient se prêter à une « coutume » fort ancienne.

Pour ce faire, les participants devaient se présenter avec un cheval « scellé, bridé, et avec des éperons, ensuite, il fallait que chaque participants fasse la course à cheval, trois fois amont et aval, la Grand Rue qui conduist de Saint-Eloy au lieu et manoir du Plessix. Puis il fallait rompre contre un poteau planté dans cette rue depuis un temps immémorial deux gaules de bois, la rupture devant se faire à une longueur de un pied et trois doigts. Ceux qui échouaient devaient  payer une amende sur-le-champ au seigneur du Plessix ou à son représentant.

 

La rue du Manoir début XXème

 

Nous l’avons vu, au n° 1 de la rue du Manoir demeurait le facteur  Stanislas Tessier, il était marié à Marie Davy, ils eurent une fille : Yvonne,  madame Guillemer dont le mari fut garde républicain, blessé, il vint s’établir à Sévignac où il devint agent d’assurance. 

Le facteur  Stanislas Tessier dit Tanisse

En levant la tête on observera avec enchantement la dentelle de bois ornant le dessous du toit, réalisée par l’habitant des lieux lui-même. (Détail ci-après) voir aussi à la Chesnais et au Bois Liart.

C’est le menuisier Francis Soulas, qui l’avait précédé dans cette demeure. Francis Soulas était marié à Marie Rose Prodhomme.

Poursuivons notre chemin ici quelques maisons anciennes avec inscriptions, une impasse conduit ici à une petite cour avec puits.

 

 

 n° 1 de la rue du Manoir,

 détail du linteau : + P.P.A.H.1728 +

Dentelle de bois ornant le dessous du toit

Ouverture ancienne

Dans l’une des maisons demeurait une dénommée Marie Peigné, née en 1867, elle était l’aînée des quatre enfants que comptaient Joseph Peigné, tisserand  et Thérèse Guitton, ménagère au  Bourg
 

 

Au n° 9 de la rue du Manoir était l’emplacement du réparateur de chaussures monsieur Lechevestrier, sur le linteau de la porte on peut lire :

1807 FAIT  PAR MOY   IVLIEN GVITTON

 

Détail des inscriptions sur la porte (ci-dessus)

Et sur le linteau de fenêtre (ci-dessous)

 

 

 

 

A présent, traversons la rue, au n° 2 de la rue du Manoir, la famille Tournatory avait boutique.

Les Tournatory se seraient probablement dispensés de figurer sous la rubrique faits-divers  du journal L’Eclaireur Dinannais, le 22 janvier 1903 :

« Vers 7 heures du matin, un commerçant de Sévignac, monsieur Tournatory, se rendait compte que les malfaiteurs avaient fracturés pendant la nuit, le tiroir de son comptoir et emporté une partie de la caisse ; Ses soupçons se portèrent sur un nommé Eugène P., déjà soupçonné d’avoir cambriolé une autre commerçante, mademoiselle Auffray, et il le dénonça à la gendarmerie. Après avoir nié, P. finit par avouer et se reconnut coupable de trois ou quatre vols. Ce précoce bandit n’est âgé  que de 16 ans. Il a dénoncé ses complices : H. 22 ans, et la femme G., dont le mari est également inculpé. La femme G. a été laissée en liberté provisoire, eut égard à ses trois jeunes enfants.

 

Eugènie  Henry de Pseul tint ici un bazard, c’était la sœur d’Ambroise henry, père de Célénie Després. Cette dernière épousa d’abord Elie Despés, duquel elle eut un fils prénommé Maurice, devenue veuve elle épousa son beau-frère Maurice duquel mariage naquit une fille prénommée Nicole.

Maurice Després & Célenie Henry, conservèrent ici, jusqu’à la fin des années soixante dix, un café- restaurant et une boutique, où l’on pouvait dénicher n’importe quoi.  En face se trouvait l’âtelier de Elie Boigerault, artisan-charron. La maison voisine était la boulangerie que tenaient    Célestin Leclerc & Marguerite Hamonic.

Ils eurent pour fils Célestin, dont nous avons parlé à l’article consacré aux maires de Sévignac

*** La famille Gouvary de Pengly possédait au XXème siècle,  cette maison ainsi que la boulangerie voisine et le terrain vague situé en face.

Le café Desprès

 

La famille Després :

 

A l’article de Pengly, nous avons vu  Jacques Després, fils de Jacques et Françoise Biseul,  originaire du Loheu à Plénée. Son frère  François Després était meunier, épousa Thérèse Allot. Parmi leurs enfants : Julien Després qui vit le jour le 24 mai 1840 au bourg. Julien épousa en 1884 Rosalie Rouxel de la Douéttée, Julien & Rosalie  étaient laboureur et ménagère. Ce sont les grands-parents de  Maurice, maire de Sévignac de 1971 à 2001, actuellement établi à Trédias. Au n° 5 de la rue du Manoir se trouvait la boucherie de Héloïse Hamonic.  Née au bourg  en 1884 de Pierre & Julie Briault, Héloïse Hamonic épousa d’abord Jean Baptiste Leboucher, puis en 1907 Francis Soulas, dont nous venons de parler, aux lignes précédentes. Plus tard, la boulangerie de Célestin Leclerc s’établit en l’endroit.

 

 

 

De gauche à droite Elie Després, sa femme Célénie tenant dans ses bras leur fils Maurice, 

et à droite, la mère de Célénie : Marie Austine Guyot

 

De gauche à droite Maurice Després, sa mère Célénie, et son oncle Maurice, 

(second époux de Célénie)

 

Au n°7 se trouvait un café successivement tenu par un certain Bagot, puis par un Lechevestrier, 

le n° 9 était la boulangerie Soquet, 

le n° 11 le café-épicerie-bazard de Augustine Socquet veuve Prodhomme jadis boulanger. Née au bourg, en 1865 de Jean Socquet et de Augustine Després, Augustine Socquet mourut en 1946 à Dinan.

 

La famille Prodhomme 

Originaire de Langourla, Pierre Prodhomme prit pour épouse  Louise Guillemot des Dragonnières à Sévignac le 25 février 1727, c’est d’ailleurs non loin de là aux Chateaux qu’il trépassa le 7 janvier 1752 âgé de 60 ans. Julien , fils de Pierre naquit le 31 juillet 1728, marié à  Jacquemine Sohier, il était laboureur, sa mort survint le 2 brumaire an XIV.

La génération suivante donna Jean Prodhomme, né aux Chateaux le 20 avril 1786, marié en 1815 Jacquemine Brisourier de Plénée-Jugon. Etabli au bourg de Sévignac, Jean Prodhomme était débitant de cidre, sa femme cabaretière.

Eugène Prodhomme, petit-fils de Jean naquit en 1850 établi au Plessix puis à la Ville-es-Brets, il fut à l’origine de l’ouverture de la carrière de Guitternel.  Eugène épousa successivement Marie Réhel dont il eut trois enfants :  Marie-Rose née en 1879 ép. Emmanuel Rouault ; Eugénie née en 1882 ép. Louis Namaistre ; Eugène  né en 1886 ép. Léone Sadie ; Eugène né en 1882 épousa ensuite  Marie Folliard dont il eut :  Nella née en 1893 ép. Albert Dumaroq ; Albert né en 1894 ép. Valentine Noël .

Pierre, frère d’Eugène  naquit  en 1864, il  se maria à Augustine Socquet, boulanger au bourg de Sévignac, sa fille Augustine tint un bazard à Sévignac, elle épousa Vincent Le Clézio. Les descendants de cette famille sont aujourd’hui présents à Sévignac, mais on les trouve aussi à Dinard & Dinan.

 

Anecdote :

Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, Eugène Prodhomme se maria deux fois, il ne semble pas que sa seconde épouse entretint les meilleurs rapports avec les enfants nés du premier lit. Ainsi, Eugène (1886-1958) décida d’émigrer clandestinement au Canada où il s’établit définitivement, rompant les liens avec le reste de sa famille. Ce n’est que bien plus tard que sa sœur reçut une lettre de lui, on le croyait mort ! Maria sa nièce décida de partir à la recherche de cet oncle et de sa famille, puis,  après maintes péripéties, elle parvint à découvrir sa trace à Halifax et le rencontra enfin avec toute sa famille.. 

 

Eugène Prodhomme né à Sévignac mort au Canada

 

 

 

 

Au cimetière d’Halifax (Canada)

 

 

 

La famille Leclerc :

 

A l’origine de cette famille, Alain Leclerc,  originaire de Plestan, marié le 6 juillet 1607 à Olive Roussel. Parmi leurs enfants : Gilles Leclerc, né le 13 mars 1614 lui-même marié à Perrine Delambily. Gilles & Perrine habitent « la mestairie noble de la Bichonnais », mais ils possèdent également une maison à « Quaraboué », héritage de Julien Delambily, transmit à sa fille Perrine. Jean Leclerc, leur fils épousera le 22 janvier 1692 Anne Lecollinet dont il aura un fils : Toussaint, uni à Guillemette Gousre. Toussaint décédera le 25 mars 1736  âgé de 45 ans, en présence de ses deux fils : François époux de Jacquemine Réhel –ils vivaient à la Guénochais-  et Jean époux de Perrine Devrand –ils étaient établis à Pengly. 

La filiation qui nous intéresse continue par ce dernier couple Jean Leclerc &  Perrine Devrand, leur petit fils François, fils d’autre François & Marie Bedel était  fixé au bourg de Sévignac avec son épouse Marguerite Davy, ils étaient laboureur et ménagère, leur fils Célestin, époux de Céleste Botrel exerçait la tâche de marguillier. Célestin, son fils, vit le jour au bourg le 7 mai 1866, il se maria à Marguerite Hamonic le 10 février 1890, il était boulanger, c’est son fils également prénommé Célestin  qui lui succéda à la tête de la boulangerie. (Voir aussi mairie)

 

                                                               

 

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