C’est
très probablement aux environs de cette place que se tenait l’endroit
décrit ci-dessous.
Voici
un aveu dans lequel est évoqué l’ancienne prison de Sévignac.
« Le
quatorzième juillet 1769, Pierre Hequant époux de Laurence Delambily
comparaît devant le notaire de la juridiction de Beaumanoir-Limoëlan pour :
une maison couverte d’ardoises, située au bourg de Sévignac, dans
laquelle ledit Hequant est demeurant, contenante trente huit pieds de
longueur et consistant dans un embas approprié de cheminée par châque
costé, dans laquelle est un bois de lit
joignant de couchant au bout
du précédent, une cave ou cellier aussi sittué au
costé nord de
la ditte maison contenant trente quatre pieds de longueur… Sur
dix de laize, trois chambres au dessus des trois embas, deux escabots
appropriés de leurs tables & escabeaux, greniers au dessus,
joignants le tout vers soleil levant à la maison de Julien Dagorgne, de
l’autre vers occident à la ruëlle qui conduist du bourg de Sévignac
à la mettairie du manoir du Plessix Gautron. Une petite retraite à
cochons au devant de la dite maison contenant dix pieds de longueur avec
la cour & déport au devant de la dite maison joignant d’une part
au corps de logis cy après et d’autre à la cour de Mathurin Martel.
Autre corps de logis avis du précédent, couvert d’ardoises,
consistant dans une écurie, chambre au dessus servant d’auditoire de
la juridiction de Beaumanoir-Limoëlan, contenant vingt deux pieds de
long en laize, demie & douze de laize, le pressouer y estant composé
de letrainte, l’auge à piller, les maillots dudit Martel que d’écuelle
de Mathurin Jameu et d’autre audit chemin cy devant.
Autre
logement au costé vers soleil levant dudit auditoire servant de fournil
et boulangerie ou est un four contenant dix huixt pieds de Longueur, en
laize de dix, le tout aussi couvert d’ardoise, joignant aussi au dit
costé vers soleil levant à Mathurin Martel, du midy à la cour dudit
Jameu et d’occident au chemin cy devant déclaré
à la charge audit Hequant de fournir et entretenir
les dits logements et auditoire de tout ce qui est nécessaire,
soit à des réparations d’ouvertures, greniers, banc et escabeaux, et
degrés pour y monter, d’entretenir aussi l’emplacement qui est au
bout de la maison principale vers le cimetière servant de prisons,
et de la tenir toujours en bon état parce que aussi il percevra aussi
le profit, et emoluments de la ditte prison, et souffrira aussi
le dit Hequant, le dit Jullien Dagorgne, puiser de l’eau au puis et
cuire son pain au four seulement, le logement étant privatif au dit
Hequant.
Un
jardin dans le bourg du dit Sévignac contenant une vergée et demie de
corde, joignant d’un costé au chemin qui conduit du Bourg à la ditte
Méttairie du manoir du Plessix Gautron, d’autre costé et du bout
vers le nord au jardin des enfants de feu Jan Gauven et de Marie Durand,
et d’autre bout à la ruelle conduisant à la maison des dits feus Jan
Gauven & fe(mme) ….
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La
première mairie de Sévignac
fut en service depuis la révolution jusqu’en 1953, date à laquelle
elle fut démolie afin de laisser place à des bâtiments neufs. ***
C’était
une bâtisse en moëllon comportant deux étages plus les combles, elle
remontait au XVIIIème siècle,
sa toiture était percée de trois houteaux. La partie gauche
servait aux services municipaux, celle de droite à la poste.
*** C’est
l’actuel Relais de Rochereuil qui servi de mairie provisoire
Voici
la liste des citoyens actifs de Sévignac dressée au moment de la Révolution :
Bagay Yves
Hamonic Mathurin
Bertheriaux
Jean
Lantais Joseph
Bézard Julien
Leclerc François
Bodin –Ville-Marie
Lecollinet Jean
Botrel Pierre
Lécuyer Jacques
Carré Julien
Lemazier Philippe
Clément Jean
Petitbon Louis
Davy François
Préauchat Laurent
Derouillac
Joseph
Rabaté Paul
Geffrost
Joseph
Boizeul Jean
Gesret François
Gesret Jacques
élus députés :
Godin
Guillaume
Guitton Jean
Derouillac Joseph
Hamonic
Jean-Mie Hamonic
Mathurin |
Ce
5 avril 1789, un cahier de
doléances est mis à la disposition des habitants –Rouillac ne sera
pas consulté, les deux élus auront pour tâche de présenter les requêtes
de leurs concitoyens. Voici les revendications adressées par la
population de Sévignac :
1)
Que lesdits habitants représentent, qu’ils souffrent en ce qu’ils
sont grevés par le logement des troupes et conduite de leurs bagages
2)
Que toutes espèces d’impositions quelconques, mêmes les fouages
soient réparties également, et proportionnellement aux revenus de
chacun sur tous les sujets de l’état, sans distinction qu’ils
soient ecclésiastiques, nobles, ennoblis ou roturiers
3)
Que notre liberté soit aussi sacrée que celle de tous les citoyens,
que nos enrôlements forcés –dans la milice- soient supprimés, sauf
çà les remplacer à prix d’argent
4)
Que la corvée des grands chemins, soit supprimée, dont le fardeau de
l’entretien de la route Paris/Brest, cette corvée, on ne peu plus préjudiciable
à l’agriculture, en ce que les temps indiqués pour travailler se
trouvent ordinairement dans les moments de labourage et de récoltes, et
tirent conséquemment les laboureurs des travaux les plus essentiels
5)
Qu’il est injuste que les états aient accordés pensions aux
gentilshommes de cette province et qu’il ait été établi des hôtels
pour l’éducation de leurs enfants, pendant que le tiers état paye la
majeure partie des sommes nécessaires pour ces objets, sans en retirer
aucun avantage personnel –qu’il est juste que ces pensions soient
totalement supprimées
6)
Qu’il ne soit pas permis aux seigneurs de chasser que trois mois de
l’année –novembre décembre janvier- attendu que pendant les autres
mois, leurs chiens perdent les blés
7)
Que des armes et des fusils soient distribués pour se défendre des
voleurs et des chiens enragés et défendre les bestiaux des loups et
leur levée, des corbeaux
et autres gibiers endommageant
8)
Que les droits féodaux soient supprimés
9)
Que les prêtres des paroisses ne percevant qu’une infime partie des dîmes
–la portion congrue- reçoivent d’autres ressources pour subsister ;
le casuel étant insuffisant
10)
Que l’indemnisation des terrains de Sévignac dans lesquels il y a des
mines de fer soit revue, celle actuelle étant trop faible.
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