LES DEFRICHEMENTS
Trois
grandes périodes de défrichement se sont succédées au Moyen Âge.
La
première remonte au VIe siècle ;
la
deuxième, de loin la plus importante, s’étale du XIe au XIIIe siècle
;
et la
troisième s’étend de 1450 à 1500 environ, alors que la Peste noire,
la guerre de Cent Ans et les mauvaises récoltes font déserter les
sites défrichés.
Néanmoins,
ces trois périodes ont un caractère commun : elles sont déterminées
par une croissance démographique forte, une volonté politique bien
affirmée et une paix relative.
Les défrichements
sont effectivement le fruit d’une volonté politique : celle de
seigneurs désireux de rentabiliser leur fief en l’exploitant le plus
possible. Si les seigneuries monastiques cisterciennes et bénédictines
ont joué souvent un rôle non négligeable dans cette vaste entreprise,
les seigneurs laïques ont, eux-aussi, activement participé à ce
mouvement avec, en premier lieu, les rois de France.
Pour
attirer les paysans, ces seigneurs offrent aux défricheurs des
franchises, c’est-à-dire des réductions d’impôts ou des libertés
particulières. Les noms de Villefranche, Villeneuve ou Bastides sont la
trace de ces libertés locales. Les seigneurs recrutent fort loin leurs
nouveaux paysans : des Poitevins et des Bretons viennent ainsi défricher
la région de l’Entre-deux-Mers, près de Bordeaux.
Ces
entreprises profitent, à partir du XIe siècle, de la diffusion de la métallurgie
et du recours, dans les régions les plus riches, aux chevaux de
trait.
Ces améliorations
permettent l’augmentation des rendements et surtout l’allongement
des sillons — donc l’extension de fait des surfaces cultivées.
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