Le Champ Vainqueur

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

Voici maintenant l’école de Sévignac.

 

Elle a fait  l’objet d’importants et nécessaires travaux ces dernières années, mais il est vrai que sans ces chères petites têtes blondes le bourg serait bien morne aujourd’hui. Nous avons vu dans un chapitre précédent comment la mairie avait en vain demandé la construction d’une nouvelle classe. Ce n’est qu’en 1900 qu’un accord fut donné.

 Monsieur Magloire Plessix négociant au bourg de Sévignac, accepta après quelques réticences de vendre son terrain nommé « champs vainqueur » à la municipalité, après quoi, c’est l’entreprise Réglain de Dinan qui se chargea d’en faire la réalisation. C’est d’ailleurs cette entreprise qui avait  construit l’église. 

Au départ cependant cette école publique était réservée aux garçons,  il n’y a qu’à peine 35 ans qu’elle est devenue mixte. 

L’une des premières mentions d’un écolier à Sévignac remonte au  28 mai 1705, il s’agit d’un certain Julien Renom qui apparaît  lors du baptême  de son jeune frère François-Hyacinte. Enfants de Cyprien Renom & Gilette Ruaux, cet écolier était alors âgé de 12 ans, il vivait avec sa famille au hameau du Carouge.  Les registres de décès nous informe que François-Hyacinte mourut le 19 juillet de la même année, tandis que notre écolier fut  inhumé le 4 octobre 1706. 

 

Ecoliers dans les années quarante

Ecoliers dans les années cinquante

Ecoliers dans les années soixante

Visite du père Noël à l’école publique en décembre 1967

 

 

DE RETOUR QUARANTE SIX ANS APRES L’ECOLE

Ouest France 2 septembre 1992

Accueillis à 11 h, vendredi dernier à l’école publique, par leurs anciens élèves, M. et Mme Rastteter ont fait un pèlerinage aux sources de leurs premières années d’enseignement quarante six ans après. Emotions, évocations du passé Ni les élèves, ni leurs instituteurs n’ont oubliés les heures laborieuses et les difficultés de la période 1935-1946. Depuis quelques années déjà, on parlait à Sévignac d’inviter M. et Mme Rastteter. Jean Guérin qui ne fut pourtant élève  que pendant un an et demi, devenu par la suite ingénieur chez Renault y tenait beaucoup Il relança l’idée auprès de Maurice Després le maire, lui-même ancien élève. Au départ çà aurait dû être une petite réunion intime, mais le bruit  a vite couru/.Tous les anciens élèves voulaient revoir leurs anciens instituteurs. 

Par là même, c’est Sévignac qui souhaitait lui rendre hommage. Septembre 1935, le jeune couple Rastetter Fernand et Yvonne est nommé à Sévignac pour l’école publique. Premier dimanche du mois, les nouveaux enseignants assistent à la messe dominicale. Mais le prêtre dans son prêche dénigre les écoles «  sans Dieu ». L’instituteur qui n’est pas un faible s’en va trouver le prêtre. Le jeune enseignant formé à l’école normale catholique et républicaine d’Alsace ne comprend pas. Mais à Sévignac, il arrive à l’école pour un autre combat : celui d’instruire des enfants dans un climat de tolérance «  avec rigueur et fermeté, mais avec tendresse et un sens humain et social. » témoigne Maurice Després. Il y eu des moments durs aussi pour ses élèves.

Venir à pied des quatre coins de la commune en sabots à maillettes par tous les temps. Dur d’apprendre aussi lorsqu’ à la maison la  brouette se prononçait «  Bérouette » et la charrette « chérette »… 

Quand il les a revus vendredi, il a reconnu les plus sérieux, le plus « ficelle », celui qui « volait mes poires ». Mais la commune de Sévignac doit beaucoup au couple d’instituteurs, M. Rastetter d’origine alsacienne (né à Habsheim) et parfaitement bilingue (il a d’ailleurs terminé sa carrière comme professeur d’allemand au collège Jean Macé à St Brieuc). Pendant la guerre, il sert d’interprète devant les occupants Allemands. 

Très vite, il initie l’expédition de colis aux prisonniers, joue un grand rôle dans l’organisation  de la Résistance et intervient insidieusement lors du suicide d’un capitaine allemand sur la commune***.   « Nous avons vécu ici nos meilleurs années d’enseignements, nos années de jeunesse. » confie madame Rastetter. « Nous étions enthousiaste. » Le cœur serré, M. Rastteter s’est adressé à ses anciens élèves : « Ce qui est remarquable c’est de penser encore à nous 46 ans après. »

L’enseignement des instituteurs à porté ses fruits.

*** Suicide à la Ville es Blancs.

Anecdote :

Sous l’occupation, Julien Després du bourg accompagné de Monsieur Rastetter, sans fut chercher à Lescouët-Jugon, des armes destinées au maquis de Bougueneuf.  Toutefois, si Julien Després avait attelé la marengote, Monsieur Rastetter pour sa part le suivait à vélo. Là-bas, les armes furent cachées sous la charretée de trèfle, et s’en revenant via le Pont des Cas  à Dolo, une patrouille allemande attendait. Fort heureusement, ils n’arrêtèrent que le vélo cycliste qui en fut quitte pour une grande frayeur. Pendant ce temps Julien Després put rapporter aux résistants sa précieuse cargaison cachée dans la marengote pleine de trèfle.

 

Instituteurs et institutrices de l’école publique :

 

-Mme Chérer

-Mlle Letallec (Mme Douard)

-Mr Fernand Rastetter 1935-1946

-Mme Yvonne Rasteter (née Fromentin) 1935-1946

-Mr Laubet (1946-1950)

-Mr Hervé (vers 1950)

-Mme Hervé (vers 1950)

-Mr Georges Lemoine

-Mr Loïc Meilhac

-Mme Annick Bertheu

-Melle Audigou

-Mlle Mallouf 1981

-Mr Meyer 1989

-Mlle Lévêque 1990

-Mme Gaultier1990

-Rozenn Kerhervé 1992

-Andrée Gryguiel 1992

-Isabelle Gueniou 11994

-Caroline Fremont 1994

 

Départ de M. Meilhac 

 

 

Les enfants de l’école publique reçoivent les anciens de la commune :

 Elie Boisgérault, André Chevalier et Mme Marguerite Guitton. 

Novembre 1981


 

 

 

L’école publique de Sévignac  hier et aujourd’hui

                                          

 

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