La Paimpolaise

                                                                                                                         

                                                                                                      


Quittant ses genêts et sa lande,

Quand le Breton se fait marin,

En allant aux pêches d'Islande

Pour manger des châtaignes Voici quel est le doux refrain

Que le pauvre gâs

Fredonne tout bas

"J'aime Paimpol et sa falaise,

Son église et son grand Pardon ;

J'aime surtout la Paimpolaise

Qui m'attend au pays breton."

 

Quand leurs bateaux quittent nos rives,

Le curé leur dit : "Mes bons fieux,

Priez souvent Monsieur Saint Yves

Qui nous voit, des cieux toujours bleus."

Et le pauvre gâs

Fredonne tout bas

"Le ciel est moins bleu, n'en déplaise

A Saint Yvon, notre Patron,

Que les yeux de la Paimpolaise

Qui m'attend au pays breton !"

 

Guidé par la petite Étoile,

Le vieux patron, d'un air très fin,

Dit souvent que sa blanche voile

Semble l'aile d'un Séraphin...

Et le pauvre gâs

Fredonne tout bas :

"Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,

Est moins blanche, au mât d'artimon,

Que la coiffe à la Paimpolaise

Qui m'attend au pays breton."

 

Le brave Islandais, sans murmure,

Jette la ligne et le harpon ;

Puis, dans un relent de saumure,

Il se couche dans l'entrepont...

Et le pauvre gâs

Soupire tout bas :

"Je serions ben mieux à mon aise,

Devant un joli feu d'ajonc,

À côté de la Paimpolaise

Qui m'attend au pays breton."

 

Puis, quand la vague le désigne,

L'appelant de sa grosse voix,

Le brave Islandais se résigne

En faisant un signe de croix...

Et le pauvre gâs

Quand vient le trépas,

Serrant la médaille qu'il baise,

Glisse dans l'Océan sans fond

En songeant à la Paimpolaise...

Qui l'attend au pays breton !...

 

 

Paroles et musique de Théodore Botrel 

                         

 

 

 

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