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La bonne lecture des archives
Article paru dans Ouest-France du 13 novembre 2001


Les Briochins s'intéressent à leur passé. La ville veut leur donner accès à leurs archives. Pour faciliter la lecture des documents anciens, des cours de paléographie débutent cette semaine aux Archives municipales et départementales.


La ville veut ouvrir plus largement ses archives au public. Encore faut-il pouvoir les lire. Pour un lecteur non averti, les manuscrits anciens semblent en effet indéchiffrables. Les lettres épousent des formes alambiquées, la syntaxe respecte des règles oubliées et le vocabulaire réserve quelques surprises.

Les Archives municipales ont donc décidé d'organiser des cours de paléographie, la science du déchiffrage des écritures anciennes. Ces cours, qui débutent cette semaine, ne s'adressent pas à des spécialistes. Ils sont ouverts à tout public. L'objectif explique Yolaine COUTENTIN, responsable des Archives municipales, est que les visiteurs soient "plus aguerris quand ils viennent ici". Elle pense particulièrement aux étudiants en histoire.

Deux niveaux sont proposés en lien avec les Archives départementales. Le premier s'adresse aux grands débutants, le second aux personnes qui ont déjà suivi des cours de paléographie ou ont une pratique de la lecture des documents anciens. En partant de l'étude de documents du XVIII° siècle, les participants pourront remonter dans l'histoire locale jusqu'au XVI° siècle. "Notre document le plus ancien date de 1559, précise Yolaine COUTENTIN. Il s'agit d'une lettre de laboureurs qui demandent à ne plus payer d'impôts".

Un cycle de trois conférences complète cette formation. La première abordera les recherches généalogiques. La seconde apprendra comment "remonter l'histoire d'un bien immeuble. Il s'agit de donner des tuyaux, des outils pour gagner du temps dans ses recherches documentaires" explique Yolaine COUTENTIN.

Cours et conférences s'inscrivent dans une volonté plus générale. "Nous avons constaté un déficit d'accessibilité des archives" note Thierry SIMELIERE. Avec deux personnes en poste, elles ne peuvent recevoir le public que sur rendez-vous. Ainsi, le nombre de visiteurs dégringole depuis qu'il n'y a plus de permanence d'accueil. Plus de 400 en 1997, ils n'étaient plus que 45 l'an dernier. Le recrutement en cours d'un nouvel agent devrait permettre d'inverser la tendance en renforçant les capacités d'accueil, à un moment où les Briochins manifestent "un grand intérêt pour l'histoire de la ville, des quartiers, des familles", remarque l'Adjoint à la Culture. Le succès des Bistrots de l'Histoire en témoigne. Les enregistrements des témoignages donnés dans le cadre des Bistrots pourraient d'ailleurs enrichir le fond des Archives municipales. ils y côtoieront quelques trésors, comme les lettres d'Emile ZOLA ou d'Ernest RENAN.

Didier BLIN


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