Mise à jour le : 17/04/04

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La journée du 8 juin 2002

De La Roche-Jagu à Tonquédec

La journée du 8 juin 2002

Ce matin de juin 2002, c'est avec plaisir que nous retrouvons des généalogistes, fidèles de ces sorties, venus de plusieurs départements, de nouveaux adhérents se sont joints à nous et le voyage jusqu'à la première étape permet de nouer connaissance.

Manoir de La Roche-Jagu (Vieilles Maisons Françaises)

La matinée se passe à la Roche-Jagu, en la commune de Ploëzal, à quelques kilomètres de Pontrieux, sur la rive gauche du Trieux. En 1405, Catherine de Troguindy construit le manoir sur l'emplacement d'une forteresse ruinée par la guerre de Succession.
Dominant la rivière il est un excellent site de surveillance. C'est aussi la demeure d'une famille de haut rang. La façade qui accueille les visiteurs s'ouvre sur une cour et des terrasses, elle est faite de granit doré, percée de nombreuses fenêtres mais d'une seule porte en arc brisé. Des grilles de fer forgé protègent les ouvertures du rez-de-chaussée ; le premier étage est éclairé par des fenêtres à meneaux, celle de la salle haute se remarque par ses sculptures de style gothique ; le second étage possède quatre ouvertures en ogive, anciennes portes qui ouvraient sur une coursière qui n'existe plus aujourd'hui, et des fenêtres quadrangulaires. Onze lucarnes et dix-neuf cheminées octogonales décorées au sommet, animent la toiture. Une tourelle allège cette façade.
Nous entrons par la porte basse, surpris par l'énorme grille, dans la salle d'honneur et de festin, communiquant avec la cuisine aux trois cheminées monumentales. Deux escaliers à vis permettent l'accès aux étages. Un même plan se retrouve à chaque niveau : trois salles dont celle du centre domine les deux autres par ses dimensions. Le premier étage est réservé au seigneur, une chapelle avec cheminées, y est intégrée. Au deuxième, étage de la surveillance, nous accédons au chemin de ronde couvert et découvrons le magnifique méandre du Trieux. Les combles se divisent en trois greniers. L'une des charpentes y est remarquable. Deux chambres de guet permettent l'observation des abords.
Le manoir a été très bien restauré par le département et accueille, tous les ans, des expositions. Nous traversons, sans nous y attarder, faute de temps, celle des " phares et balises ".

Nous sommes attendus à la mairie de Louargat, et accueillis par le maire. Monsieur Guy Legros, initiateur de cette journée, nous fait un exposé sur les généalogies des Largez, du Cleuziou et Coëtmen qui ont possédé les sites que nous visitons aujourd'hui. Après un apéritif à la mairie, nous déjeunons dans la belle salle du manoir du Cleuziou que nous connaissons déjà. Le repas est un moment privilégié de la journée qui permet d'échanger, de se retrouver …

Le manoir du Cleuziou

L'après-midi est consacré à la visite du château de Tonquédec. A quelques kilomètres de Lannion, les ruines de cet édifice, encore majestueuses, se dressent au milieu des bois, près de la rivière du Léguer. Construit au XIIIe siècle par les Coëtmen et rebâti en 1406, l'ensemble est imposant : deux donjons isolés, l'un à l'extrémité nord surveillant les vallées, dernier refuge pour la garnison, un pont-levis situé au deuxième étage en était le seul accès, haut de quatre étages, recouvert d'une plate-forme… à l'est, le donjon d'Acigné (qui s'élevait à plus de trente mètres), protège le châtelet d'entrée, comprenant trois étages avec cheminées et latrines et deux étages de corps de garde. Le châtelet d'entrée, portes flanquées de deux tours, est défendu par une galerie de mâchicoulis, il est construit sur les restes du château détruit en 1395, les murs ont huit mètres d'épaisseur, à la base. Un pont-levis charretier et l'autre pour les piétons desservait l'entrée. Au nord-est se trouvaient les appartements seigneuriaux, les fenêtres de la chapelle s'ouvrent encore au premier étage. A l'ouest, les bâtiments de 1473 construits par Jean II, partie défensive et grandes pièces d'habitation… sous la grande salle, le cellier voûté vient d'être mis hors d'eau. La barbacane par laquelle nous sommes entrés, ouverte par un pont-levis a été construite plus tard et reprise au temps de la Ligue, par Charles Gouyon de la Moussaye, protestant. En 1626, Richelieu ordonne le démantèlement du château. C'est ainsi que disparaît le mur crénelé qui protège les courtines ; Tonquédec est alors abandonné. Le château, propriété de monsieur Bertrand de Rougé, est aujourd'hui en cours de sauvetage… Avec l'aide de notre guide, nous avons cherché les traces des armoiries de Coëtmen, les marques des tâcherons, tailleurs de pierre, nous avons grimpé l'escalier à vis qui accède au sommet du donjon est, nous avons été attirés par les patientes fouilles des bénévoles, sur le terrain.
Un petit arrêt devant l'église de Tonquédec, érigée en collégiale à la demande de Rolland IV de Coëtmen, nous a permis de découvrir le fenestrage du chevet qui possède une magnifique verrière de 1467-1470.

La journée de visite se termine ici, nous avons donc suivi la voie proposée par monsieur Legros, reliant les bâtisseurs de la Roche-Jagu à ceux de Tonquédec en passant par les du Cleuziou ; certains d'entre nous ont pu découvrir la richesse du patrimoine de notre département, les autres ont revu les bâtiments très connus mais le plaisir était aussi dans les rencontres de cette journée.

Monique JEZEQUEL

Le manoir de Tonquédec

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