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La maison d’Alphonse

lundi 13 octobre 2008, par JCLB
MOTS-CLÉS :  / bibliotheque / affaires_militaires / guerre / résistance

 

A huit reprises, entre le 29 janvier 1944 et le 9 août de la même année, une phrase qui n’était comprise que de quelques initiés fut diffusée dans le cadre des "messages personnels" par la radio de Londres.


Quand ils s’entendaient dire par la voie des ondes "Bonjour à tous dans la maison d’Alphonse", les membres du réseau d’évasion Shelburn savaient qu’une corvette partie d’Angleterre se présenterait un peu après minuit au large d’une crique déserte des Côtes-du-Nord, et que des chaloupes s’en détacheraient pour venir embarquer les aviateurs alliés qu’on tenait cachés dans des maisons d’alentour. Celle qu’on appelait "la maison D’Alphonse" constituait l’ultime relais avant la traversée du champ de mines qui barrait l’accès de la côte et la périlleuse descente vers la grève par une falaise à pic. C’est ainsi que Shelburn évacua vers la Grande-Bretagne cent trente-cinq aviateurs qui purent reprendre le combat, plus divers agents qui étaient attendus par les services secrets alliés. Vingt-trois des siens perdirent la vie dans cette entreprise à laquelle RÉMY a voulu rendre l’hommage qui lui était dû, et dont les authentiques péripéties composent un merveilleux roman d’aventures.

Cet ouvrage est composé de 22 épisodes, parfois un peu romancés, qui font revivre quelques résistants costarmoricains (Georges Jouanjean, la châtelaine du Bourblanc, François Le Cornec, René Dagorne, Mathurin Branchoux, Jean Boulbain, Louise Chareton et son fils, Joseph Darsel, François Kerambrun, etc)

Sa lecture prolonge celle de Par les nuits les plus longues.

Agé de trente-six ans, Gilbert RENAULT s’embarque le 18 juin 1940 à bord d’un chalutier qui, échappant de justesse à l’emprise de la Wehrmacht, le transporte de Lorient au Verdon, d’où un cargo suédois le conduit en Angleterre. Volontaire pour une mission secrète en France occupée, il quitte la Grande-Bretagne dès le 10 août, avec mission de surveiller les mouvements de l’ennemi tout le long de la côte atlantique. Le réseau qu’il crée sous le nom de Confrérie Notre-Dame couvre, dix-huit mois plus tard, l’ensemble de la France occupée et la Belgique. Sans cesse pourchassé par l’Abwehr et la Gestapo, celui qui est devenu "RÉMY" devra à l’héroïsme de ses camarades qui, sous la torture, dans les camps de déportation ou au poteau d’exécution, refuseront de le livrer, de n’être jamais pris. Et c’est sous l’uniforme qu’après le débarquement il reviendra participer à la libération de sa Bretagne natale. De lui, le général de Gaulle a écrit : "Notre Rémy fut des premiers, parce qu’il est des meilleurs. Et c’est pourquoi, après tout ce qu’il a fait - qui est si grand ! - il sait qu’il reste tant à faire." Il restait entre autres choses, à écrire l’histoire de ceux qui souffrirent et moururent au service de la France.

Cet ouvrage a été édité en 1968 par la Librairie Académique Perrin.


Les ouvrages consultables à la bibliothèque du Centre Généalogique des Côtes-d’Armor





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